Quand les ''relations sociales'' sont un travail : pratiques, savoir-faire et carrières de cadres des ressources humaines
Auteur / Autrice : | Chloé Biaggi |
Direction : | Michel Offerlé, Paul Bouffartigue |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie politique |
Date : | Soutenance le 28/06/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Maurice Halbwachs (Paris) |
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Arnaud Mias |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Offerlé, Arnaud Mias, Sophie Béroud, Cédric Lomba, Sylvain Laurens, Rachel Beaujolin-Bellet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Béroud, Cédric Lomba |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les pratiques des acteur.e.s qui, du côté des directions, prennent en charge les « relations sociales » — c’est-à-dire les relations avec les représentant.e.s des salarié.e.s et les syndicats — constituent un angle mort de la recherche en sciences sociales. En interrogeant les ressorts et les effets de l’activité de gestion des relations sociales à partir d’une enquête centrée sur des cadres des ressources humaines, la thèse entend renouveler le regard porté sur les dynamiques des relations professionnelles dans les mondes du travail contemporains. Au carrefour de la sociologie des cadres dirigeant.e.s, des relations professionnelles, du syndicalisme et de la gestion, elle prend pour objet un ensemble de pratiques par lesquelles les cadres des ressources humaines s’accommodent, utilisent ou contournent l’action syndicale et représentative, et gèrent les conflits collectifs au travail. La thèse propose d’éclairer l’activité de ces acteur.e.s en la restituant dans l’épaisseur des rapports sociaux qui se nouent au sein des organisations de travail. Elle interroge les modes de division du travail qui prévalent au sein des directions d’entreprises, qui contraignent les pratiques des acteur.e.s. Elle restitue également ces pratiques à la lumière des propriétés sociales, des socialisations professionnelles et des trajectoires des gestionnaires des relations sociales. À cette fin, un dispositif d’enquête mixte est déployé, qui combine diverses méthodes qualitatives (observations, entretiens, analyse d’archives et de documents) et une analyse statistique. La thèse montre que l’action des gestionnaires des relations sociales s’inscrit au cœur des tensions qui traversent les entreprises, et éclaire le rôle joué par ces dernier.e.s dans le travail de domination patronale. L’étude des pratiques de gestion des relations sociales contribue à enrichir notre compréhension de la manière dont se configurent les rapports sociaux dans les entreprises, et des mécanismes — parfois fragiles et mis à l’épreuve — de (re)production de l’ordre organisationnel. Cette thèse contribue à dénaturaliser l’exercice de la domination patronale, en rendant compte des dynamiques processuelles de la mise au travail des gestionnaires des relations sociales, à l’aune de leurs dispositions, de leurs socialisations et des contextes organisationnels dans lesquels leur action s’inscrit.