Thèse soutenue

Polarisation nucléaire dynamique dans les solides et diffusion dans les liquides

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Behdad Aghelnejad
Direction : Geoffrey Bodenhausen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN)
Date : Soutenance le 20/05/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des biomolécules (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Giraud
Examinateurs / Examinatrices : Geoffrey Bodenhausen, Nicolas Giraud, Patrick Berthault, Charlotte Martineau-Corcos, Anne-Laure Rollet, Philippe Pelupessy, Pierre-Jean Nacher, Martial Piotto
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Berthault, Charlotte Martineau-Corcos

Résumé

FR  |  
EN

La spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technique universelle qui a la capacité de caractériser une grande variété de molécules et qui peut donner un aperçu de processus chimiques. Cependant, cette méthode spectroscopique souffre d'un manque de sensibilité. La polarisation nucléaire dynamique par dissolution (d-DNP) fait actuellement l'objet de nombreux développements pour augmenter la sensibilité de la RMN. Les sondes d-DNP sont généralement conçues pour un ou deux noyaux spécifiques. L'étude de plusieurs différents noyaux nécessite généralement la fabrication de multiples sondes coûteuses. De plus, le changement de sonde est un processus chronophage puisque le système fonctionnant à basse température (généralement entre 1,2 et 4,2 K) doit être réchauffé, augmentant en plus les risques de contamination. Ici, une sonde est décrite pour la d-DNP, conçue non seulement pour l'observation directe d'une large gamme de noyaux S tels que ¹H, ¹³C, ²H, ²³Na et ¹⁷O, mais également pour la polarisation croisée entre I = ¹H et divers noyaux S. Contrairement à la plupart des sondes conventionnelles, les circuits d'accord et d'adaptation sont partiellement immergés dans l'hélium superfluide à des températures allant jusqu'à 1,2 K. Des champs de radiofréquence (rf) intenses avec des amplitudes de l'ordre de 50 kHz peuvent être appliqués simultanément aux noyaux I et S utilisant des amplificateurs rf d’une puissance de l'ordre de 90 W. Cette sonde est idéalement conçue pour la « DNP par projectile » qui est une nouvelle méthode pour transporter l’échantillon du polarisateur au spectromètre. Dans ce procédé, un échantillon polarisé est transféré à l'état solide, puis dissous après le transfert, plutôt que d'être dissous dans le polariseur, comme dans la configuration DNP de dissolution conventionnelle. La « DNP par projectile » a l'avantage de réduire considérablement le facteur de dilution et offre la possibilité d'utiliser des solvants organiques pour la dissolution. Cette méthode a été développée avec un insert qui évite la contamination, une éjection rapide de l'échantillon, la construction d'un tunnel magnétique avec un champ homogène proche de 0,34 T pour préserver la polarisation lors du transfert de l'échantillon, et le début de l'assemblage d'un système de dissolution efficace pour dissoudre les projectiles avec des quantités réglables de liquide dans l'alésage de l'aimant du spectromètre. La polarisation nucléaire dynamique des échantillons à basses températures, généralement entre 1,2 et 4,2 K, permet d'atteindre des températures de spin aussi basses que 2 mK. Dans ces conditions, l'approximation à haute température est violée pour l'interaction nucléaire Zeeman. Cela conduit à des asymétries caractéristiques dans les spectres de poudre. Nous montrons que les formes des spectres dues aux couplages quadrupolaires des spins de deutérium qui sont présents dans pratiquement tous les solvants utilisés pour de telles expériences (‘sauce pour la DNP’) permettent la détermination rapide mais précise de la température de spin du deutérium ou, de manière équivalente, de la polarisation du deutérium. L'observation des échos quadrupolaires excités par des impulsions aux petits angles de nutation permet de surveiller l'accumulation et la décroissance de la polarisation positive ou négative du deutérium. La RMN est établie comme l'une des méthodes les plus efficaces pour la mesure du coefficient d'auto-diffusion (D), qui est une propriété de transport importante des molécules dans les liquides. Une méthode alternative est proposée comme preuve de concept dans laquelle le processus de diffusion est suivi directement par l'enregistrement d'images 1D à différents intervalles. Bien que cette méthode ne soit pas destinée à remplacer les méthodes établies de la mesure de la diffusion, elle exploite une idée simple qui aboutit à des coefficients de diffusion cohérents obtenus à différentes températures pour H₂O et DMSO.