Thèse soutenue

L'ontogénie humaine de l'action conjointe : comment la progression des capacités de lecture de l'esprit et de prise de perspective façonnent-elle les compétences d'action conjointe?

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Auteur / Autrice : Sandra Lasry
Direction : Elisabeth Pacherie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Soutenance le 18/01/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Jean-Nicod (Paris) (2002-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Frédérique de Vignemont
Examinateurs / Examinatrices : Elisabeth Pacherie, Stephen Butterfill, Cédric Paternotte, Victoria Southgate, Cordula Vesper
Rapporteurs / Rapporteuses : Stephen Butterfill, Cédric Paternotte

Mots clés

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Résumé

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Bon nombre d'importantes réalisations de notre espèce sont le résultat d'actions conjointes. L'action conjointe implique que les co-agents forment des représentations partagées de leur environnement, de leurs objectifs et de leurs actions ; ainsi, ils intègrent des représentations de soi et des autres dans une représentation unitaire. Ma thèse porte sur le développement des capacités d'action conjointe et de représentations partagées dans l'ontogénie humaine. En philosophie, les maximalistes défendent que l'action conjointe nécessite que les co-agents partagent leurs intentions (grâce à une théorie de l'esprit) alors que selon les minimalistes, elle nécessite seulement que les individus partagent des buts. Je défends une position minimaliste considérant que la variété des actions conjointes conduit à différentes demandes de représentation et de partage. En psychologie du développement, l'émergence d'une théorie de l'esprit chez le jeune enfant est encore débattue. J'examine les implications de ce débat pour la capacité des jeunes enfants à s'engager dans une action conjointe et conclus qu'ils peuvent répondre à des demandes propres aux actions conjointes minimales grâce à des représentations de buts et des capacités de prise de perspective. Enfin, je propose une matrice d'action conjointe combinant : (1) le type de représentation impliquée dans l'action conjointe en fonction de sa complexité et (2) le niveau de partage qu'impliquent de telles représentations en fonction de la stratégie de maximisation de performance mise en place par les co-agents. Les formes d‘action conjointe observées à un âge donné sont ainsi fonction de la complexité de la tâche et de la stratégie qu'elle met en jeu et dépendent du degré de développement à cet âge de compétences cognitives telles que conscience de soi, prise de perspective et théorie de l'esprit.