Maitrise de l'électrodépôt de couches nanométriques de Cuivre et Cobalt pour la métallisation des interconnexions en microélectronique
Auteur / Autrice : | Amine Lakhdari |
Direction : | Anne-Marie Gonçalves |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance le 15/04/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Interfaces : matériaux, systèmes, usages (Palaiseau, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Lavoisier de Versailles |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Kanoufi |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Lincot, Paul Henri Haumesser, Dominique Suhr, Laure Fillaud | |
Rapporteur / Rapporteuse : Daniel Lincot, Paul Henri Haumesser |
Mots clés
Résumé
Cette thèse présente le dépôt électrochimique du cobalt comme une alternative au remplacement du cuivre dans le processus de double damascène dans les interconnexions en microélectronique. Le cobalt peut réduire la résistivité électrique des interconnexions dont les dimensions critiques (CD) sont inférieures à 15 nm. Dans les structures CD = 15 nm, le pourcentage du remplissage métallique est d'environ 33% avec du cuivre alors qu’il est de 87% pour le cobalt. Cette différence est liée à l'épaisseur des couches dites de barrière et du liner, qui sont essentielles pour contrôler l'électromigration et assurer l'adhésion de la couche de « seed » de cuivre dans la structure finale. Toutefois, lorsque l'on utilise du cobalt, la couche barrière peut être réduite tout en contrôlant l'électromigration en raison du libre parcours moyen plus faible du cobalt par rapport à celui du cuivre, et la couche de revêtement peut être éliminée. C’est dans ce contexte que s’inscrit la première partie de cette thèse qui est consacré à la théorie de la métallisation dans les interconnexions, elle comprend aussi les évolutions et les défis de la microélectronique avancée.Dans la deuxième partie, cette thèse vise à étudier l'électrodéposition du cobalt en utilisant la chimie acide développée par la société aveni®. Cette étude repose sur les techniques de voltampérométrie cyclique pour maitriser le dépôt et la dissolution du cobalt sur une électrode de travail en or. Par la suite, l'impact de la concentration en Co2+ sur le processus de dépôt du cobalt est exploré en associant la voltamétrie cyclique à la microbalance électrochimique à cristal de quartz (EQCM). Cette étude révèle la présence du dégagement du dihydrogène lors de l'électrodéposition du cobalt en chimie acide. Ensuite, le rendement faradique de l'électrodépôt du cobalt et la nucléation du Co sur l'électrode d’or sont étudiés en chimie acide. Ces études nous ont permis de maitriser le processus d'électrodéposition et de contrôler à l'échelle nanométrique les épaisseurs de Co déposées. Pour déposer du cobalt dans des structures d'interconnexion, une fine couche « seed » de Co (~3 nm) est nécessaire pour assurer la conductivité électrique. Son rôle est essentiel car elle revêt la fonction de cathode dans le processus d'électrodéposition. Cette fine couche est néanmoins exposée à plusieurs interfaces, celle de l’'air (avant immersion dans le bain électrolytique) et celle de la chimie acide avant l'électrodéposition de cobalt. Or, cette couche doit être continue afin d’assurer un remplissage homogène du Co, pour cela nous avons évaluer l’évolution de cette couche de Co.Dans la troisième partie, cette thèse a pour but d’évaluer la réactivité du film de Co lorsqu'il est exposé à l'air, une stratégie a été mise au point utilisant la spectroscopie de photoélectrons par rayons X (XPS) et l'abrasion Ar+. Cette approche consiste à obtenir du Co métallique pur à l'intérieur de la chambre à ultravide de l'XPS en utilisant la pulvérisation de Ar+. Le film de cobalt obtenu sert d'échantillon de référence sans oxydes. Ensuite, le film de référence de Co est exposé à l'air pendant une courte durée et immédiatement analysé par XPS. La collecte des spectres XPS de Co2p à différents temps d'exposition à l'air permet de suivre la cinétique de la réoxydation du Co. Pour évaluer la réactivité du film de Co lorsqu'il est exposé aux solutions chimiques, plusieurs solutions tampons sont utilisées pour simuler les chimies utilisées en microélectronique (chimies 3 alcalines et acides). Cette étude requière au préalable le dépôt d’une couche nanométrique de cobalt par voltamétrie et EQCM. La stabilité du dit dépôt est suivi par EQCM au potentiel de circuit ouvert (OCP) dans les différents tampons dans deux conditions, désaérés et saturés en O2. Cette étude nous a permis d’une part de déterminer la vitesse de dissolution du Co en milieu acide et d’autre part de quantifier la formation d'hydroxydes de Co par XPS.