Ondes non linéaires générées par le vent à la surface d'un liquide visqueux
Auteur / Autrice : | Marine Aulnette |
Direction : | Marc Rabaud, Frédéric Moisy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des fluides |
Date : | Soutenance le 07/07/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences Mécaniques et Energétiques, Matériaux et Géosciences |
Partenaire(s) de recherche : | référent : Faculté des sciences d'Orsay |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l'ingénierie et des systèmes (2020-....) | |
Laboratoire : Fluides, automatique et systèmes thermiques (Orsay, Essonne ; 1997-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuelle Rio |
Examinateurs / Examinatrices : Eric Falcon, Christian Ruyer-Quil, Ramiro Godoy Diana | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Eric Falcon, Christian Ruyer-Quil |
Mots clés
Résumé
Quand du vent souffle à la surface d’un liquide suffisamment visqueux, un train d’ondes initial de faible amplitude apparaît, se déstabilise et génère des bosses de fluide de grande amplitude qui se propagent à la surface du liquide de manière isolée. Nous appelons ces structures non linéaires des solitons visqueux. Bien que déjà observées par Francis (Francis, 1954) dans ses expériences à la surface d’huiles, celles-ci n’ont jamais été caractérisées expérimentalement. Pour observer ces déformations à l’interface liquide-air, nous utilisons un dispositif expérimental composé d’une soufflerie et d’un canal sur lequel j’ai mis en oeuvre une méthode de mesure par profilométrie par nappe laser (LSP). Dans un premier temps, les expériences ont été menées sur un liquide 1000 fois plus visqueux que l’eau et pour une seule profondeur de liquide. Grâce aux données expérimentales obtenues, j’ai pu décrire le cycle de vie des solitons par un mécanisme sous-critique dont le paramètre de contrôle est la contrainte interfaciale. Les structures sont générées dans une région où la contrainte est forte, mais une fois formées, elles se propagent là où la contrainte est inférieure et sont entretenues par le vent. Leur vitesse de propagation est le résultat d’un équilibre de force entre une trainée aérodynamique motrice dans l’air et une trainée visqueuse dans le liquide. Des visualisations de l’écoulement sous les solitons visqueux, ainsi que des simulations numériques de l’équation de Stokes, ont permis de montrer que l’écoulement en champ lointain est essentiellement celui produit par une source localisée de contrainte (Stokeslet).Ensuite, la viscosité du liquide a été variée sur une large gamme allant de 20 fois à 5000 fois la viscosité de l’eau. Il ressort de ces expériences que, au-delà d’une viscosité critique de l’ordre de 200, le seuil d’apparition du train d’ondes initial, et donc des solitons, ainsi que sa longueur d’onde sont indépendants de la viscosité du liquide considéré. Ce résultat surprenant suggère que l’instabilité de Kelvin-Helmholtz peut décrire la génération de vagues à la surface de liquide très visqueux. La valeur expérimentale de la longueur d’onde au seuil est, de plus, en bon accord avec l’approche généralisée du mécanisme proposée par Miles (Miles, 1959).