Thèse soutenue

Modèles de population symétriques et hétérogènes : approximations pour la simulation et l'inférence statistique

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Auteur / Autrice : Antonin Della Noce
Direction : Paul-Henry CournèdeAmélie Rostand-Mathieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques appliquées
Date : Soutenance le 29/03/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTERFACES : approches interdisciplinaires, fondements, applications et innovation
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mathématiques et informatique pour la complexité et les systèmes (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2006-....)
référent : CentraleSupélec (2015-....)
Jury : Président / Présidente : Pauline Lafitte-Godillon
Examinateurs / Examinatrices : Amandine Véber, Nicolas Vauchelet, Samis Trevezas
Rapporteurs / Rapporteuses : Amandine Véber, Nicolas Vauchelet

Résumé

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Les mouvements collectifs décrivent des populations dans lesquelles les interactions entre individus sont le moteur de leurs déplacements dans l'espace et de leurs transformations dans le temps. La compréhension et le contrôle des mouvements collectifs constituent des enjeux majeurs dans de nombreux domaines, notamment pour l'étude des écosystèmes (dynamique des essaims d'animaux), la sécurité dans les grands rassemblements et les bâtiments (mouvement de foule), ou encore l'agriculture (étude de la croissance des plantes). Les modèles de population que nous considérons sont des systèmes d'équations différentielles ayant la propriété d'être hétérogènes, i.e., constituées d'individus avec des caractéristiques différentes, et ces caractéristiques ont une influence sur la dynamique. Cette hypothèse est motivée par l'application agricole, où il est question d'étudier les interactions entre plantes de différentes variétés, voire de différentes espèces. Ces systèmes sont également supposés symétriques, i.e., ayant une dynamique invariante par permutation des individus, ce qui est une caractéristique largement répandue au sein des modèles de mouvement collectif, et qui permet de nombreuses simplifications. Un certain nombre de défis restent toutefois à relever pour que ces modèles soient utilisés dans des cas d'application concrets, et nous nous concentrons en particulier sur les problèmes liés à l'inférence statistique, i.e., la confrontation du modèle à des données expérimentales, des observations réalisées sur le système réel étudié.Un premier niveau de difficulté est d'ordre computationnel: la simulation de grandes populations en interaction peut s'avérer trop coûteuse en temps de calcul, et elle constitue ainsi un premier obstacle à l'étude de la population à une échelle macroscopique. Un second niveau difficulté a trait à la qualité des données: du fait de la complexité du système modélisé, les observations expérimentales ne peuvent permettre de caractériser exactement la dynamique du système (en particulier car elles ne portent généralement que sur une sous-partie de la population), et il est nécessaire de quantifier les incertitudes liées aux imperfections dans l'acquisition de ces données.Dans cette thèse, nous caractérisons l'ensemble des sources d'incertitude liées aux observations partielles des systèmes symétriques et hétérogènes dans un cadre bayésien. Certaines sources d'incertitude, notamment celle venant d'une connaissance inexacte de la taille de la population et des propriétés des individus non observés, donnent lieu à des problèmes d'inférence particulièrement difficiles, que nous nous proposons d'approcher en utilisant des représentations macroscopiques de la population. Ces approximations statistiques du mouvement global de la population sont basées sur des simulations numériques des distributions limites de champ moyen associées au mouvement collectif, distribution s'exprimant comme la solution d'une équation de transport non-locale.