Thèse soutenue

Modélisation mathématique et simulation de la transmission, la surveillance et le contrôle des agents pathogènes dans les milieux de soins

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Auteur / Autrice : David Smith
Direction : Lulla Opatowski-MezrahiLaura Temime
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - biostatistiques
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Laurence Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Lucet, Ben Cooper, Sonja Lehtinen
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Lucet, Ben Cooper

Résumé

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Les infections associées aux soins sont le résultat de la dissémination d’une grande diversité de microorganismes pathogènes. Elles représentent un fardeau important de morbidité et de mortalité dans le monde. L’objectif principal de cette thèse était de développer de nouveaux modèles mathématiques afin de mieux comprendre les dynamiques de transmission des pathogènes dans ces milieux spécifiques et de proposer des mesures de contrôle et de surveillance adaptées. Je me suis spécifiquement intéressé aux bactéries résistantes aux antibiotiques et à SARS-CoV-2. Dans un premier temps, un nouveau cadre de modélisation pour l’épidémiologie des bactéries résistantes aux antibiotiques a été formalisé. Celui-ci prend en compte des mécanismes d’interactions intra-hôtes entre le microbiote humain et des bactéries pathogènes, tel que la résistance à la colonisation et le transfert horizontal des gènes de résistance. La prise en compte de ces interactions permet d’expliquer comment un niveau de consommation intermédiaire d’antibiotiques maximise la sélection et la propagation des bactéries résistantes au niveau populationnel. Ce modèle a ensuite été appliqué à différentes espèces bactériennes pour évaluer l’impact potentiel d’interventions de santé publique sur le risque qui est leur est associé. Les résultats des simulations suggèrent une efficacité des mesures barrières pour prévenir la dissémination de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline. En revanche, celles-ci se sont avérées inefficaces en ce qui concerne les Entérobactéries multirésistantes. A l’inverse, les politiques antibiotiques, mais également les interventions ciblant la préservation du microbiote, étaient globalement efficace pour prévenir toutes les espèces pathogènes prises en compte. Dans un second temps, j’ai analysé les simulations issues d’un modèle individu-centré pour investiguer comment les stratégies de surveillance pouvaient être optimisées afin de détecter et contrôler au mieux des épidémies de SARS-CoV- 2 dans les hôpitaux de long séjour. Dans un contexte de pandémie précoce où l’accès aux tests était limité, les résultats ont montré l’intérêt du déploiement du dépistage de groupe, qui s’est avéré être la stratégie la plus efficace pour détecter des épidémies. Dans un contexte de pandémie ultérieur, j’ai montré l’intérêt du déploiement additionnel de stratégies de dépistage par des tests antigéniques et mis en évidence l’importance des délais entre les tests. Ainsi, par le développement de modèles spécifiques, les travaux de cette thèse ont permis de mieux comprendre l’influence du microbiote sur le risque de transmission nosocomiale des bactéries multirésistantes dans les milieux de soin. Ils ont également permis de proposer des protocoles de surveillance optimisés pour détecter précocement et contrôler la dissémination de SARS-CoV-2 dans les milieux de long séjour dans un contexte de ressources sanitaires limitées.