Thèse soutenue

Santé sexuelle et reproductive des femmes migrantes sans logement hébergées à l’hôtel en Ile-de-France

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Auteur / Autrice : Lorraine Poncet
Direction : Virginie RingaArmelle Andro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 03/05/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Sophie Alexander
Examinateurs / Examinatrices : Jennifer Zeitlin, Stéphanie Vandentorren, Maria Melchior, Anne Rousseau
Rapporteurs / Rapporteuses : Jennifer Zeitlin, Stéphanie Vandentorren

Résumé

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En Ile-de-France, un nombre croissant de femmes migrantes sont sans logement personnel et font appel au système d’hébergement d’urgence. Elles sont hébergées avec leurs enfants dans des hôtels répartis dans toute la région. Faute d’accès au logement personnel, cet hébergement en principe temporaire se poursuit souvent plusieurs années. Les femmes migrantes hébergées dans ces conditions connaissent des formes multiples de précarité : résidentielle, économique et vis à vis du droit au séjour. Des conditions de vie et un accès aux droits précaires suggèrent un état de santé dégradé et interroge les conditions d’accès aux soins, particulièrement les soins de santé sexuelle. Nous proposons ici d’étudier différents aspects de la santé sexuelle et reproductive dans ce groupe : les conditions d’accès au système de soins, la réalisation des dépistages du cancer du col et du VIH, l’usage de la contraception et des éléments de santé périnatale. Ce travail s’appuie principalement sur les données de l’enquête DSAFHIR, menée en 2017 auprès de 469 femmes migrantes hébergées dans des hôtels d’Ile de France. Nos résultats mettent en évidence un recours aux soins fortement déterminé par la couverture médicale et un faible recours au médecin généraliste. Le taux de réalisation du dépistage du cancer du col de l’utérus est faible, et, comme le dépistage du VIH, associé au niveau d’étude et de maîtrise du français. Nos analyses révèlent que le dépistage du VIH a davantage lieu en début de séjour, alors que le dépistage du cancer du col de l’utérus bénéficie d’une longue durée de résidence. Comparé à la population générale en France, le taux d’utilisation de la contraception est faible, et caractérisé par une utilisation importante de l’implant. Concernant la santé périnatale, il ressort des analyses que comparé aux femmes nées en France, les femmes nées à l’étranger ont un risque plus élevé de prise de poids gestationnel insuffisante. Cependant, à l’intérieur de ce groupe, il n’y a pas de différence de prise de poids gestionnel entre les femmes en logement stable et les femmes en logement instable. Nos analyses confirment un surrisque d’accouchement par césarienne concernant les femmes nées en Afrique subsaharienne. De plus, nous mettons en évidence que parmi les multipares sans antécédent de césarienne, le risque d’accoucher par césarienne est le plus élevé lors du premier accouchement en France, et plus faible lors des accouchements suivants.