Recherche d’oscillation vers un neutrino stérile auprès de l’expérience SoLid située au réacteur BR2 : calibration en énergie du détecteur et extraction du signal antineutrino
Auteur / Autrice : | Noë Roy |
Direction : | Mathieu Bongrand, Laurent Simard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique des particules |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Particules, hadrons, énergie et noyau : instrumentation, imagerie, cosmos et simulation (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Hélène Schune |
Examinateurs / Examinatrices : Ines Gil-Botella, David Lhuillier, Christine Marquet, Dirk Ryckbosch | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ines Gil-Botella, David Lhuillier, Christine Marquet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
SoLid (Search for oscillations with a lithium-6 detector) est une expérience de recherche d’antineutrino à très courte distance située au réacteur BR2 en Belgique. C’est un détecteur de 1.6 tonnes qui couvre une distance entre 6.3 et 8.9 m du cœur du réacteur. L’objectif de l’expérience est la recherche d’oscillation d’antineutrinos électroniques vers un état de neutrino stérile et léger pour sonder ''l’anomalie d'antineutrino de réacteur''. De plus, le cœur du réacteur BR2, hautement enrichi en uranium-235, permet une mesure précise du spectre en énergie des antineutrinos émis par l’uranium-235. Cette mesure pourra aider à la compréhension de l’anomalie spectrale autours de 5 MeV observée par des expériences précédentes. Le détecteur SoLid utilise une technologie hybride de scintillation. Cette technologie est basée sur la combinaison de scintillateurs plastiques et de feuilles de ⁶LiF:ZnS(Ag). L’utilisation de scintillateurs plastiques permet une grande segmentation du détecteur avec 12800 cellules de détection formées de cubes en PVT, mesurant 5×5×5 cm³, associés à des feuilles de ⁶LiF:ZnS(Ag) collées sur deux des côtés des cubes. Les antineutrinos interagissent dans les cubes de PVT via désintégration bêta inverse, avec pour produit un positron et un neutron. L’énergie du positron est mesurée à l’aide de la scintillation du PVT. Le neutron, lui, est capturé par le lithium-6, ce qui induit une scintillation du ZnS. Les photons de scintillation sont ensuite transmis à des MPPCs à l’aide de fibres optiques. Les MPPCs sont utilisés pour lire les signaux lumineux. Cette thèse comprend une revue des oscillations de neutrinos avec une présentation des derniers résultats expérimentaux, ainsi qu’une description complète de l’expérience SoLid. Les deux principaux travaux de la thèse sont ensuite présentés. Le premier étant la calibration en énergie du détecteur. Cette calibration représente une grande partie du travail décrit dans ce document. Celle-ci comprend la mesure de la quantité de lumière de chacune des cellules en plus de la linéarité et de l’homogénéité de la réponse en énergie du détecteur. Cette calibration a permis une connaissance précise de la réponse en énergie du détecteur ainsi que son évolution dans le temps à l’aide de multiples campagnes de calibration. La seconde partie du travail présenté dans cette thèse concerne l’extraction du signal antineutrino. Le détecteur est situé à quelque mètres d’un réacteur nucléaire avec peu de protection contre le rayonnement cosmique. Il doit donc faire face à d’importants taux de bruit de fond, ainsi, l’extraction du signal antineutrino est un vrai challenge. Les différentes sources de bruit de fond sont décrites et analysées dans ce document, de même que les méthodes développées pour les rejeter. L’analyse finale à l’aide d’arbres de décisions boostés est ensuite présentée, suivie d’une discussion sur les incertitudes systématiques. La stabilité de l’analyse a été testée et fourni une extraction robuste des antineutrinos. Ce travail est enfin conclu par une analyse de 21 jours de données de réacteur, avec la mesure d’un spectre en énergie d’antineutrinos ainsi que de la distance qu’ils ont parcourue avant d’interagir dans le détecteur. Ces dernières mesures permettent d’avoir les données nécessaires pour déterminer la sensibilité de l’expérience SoLid à la recherche d’une oscillation vers un neutrino stérile.