Thèse soutenue

Caractérisation des mécanismes de résistance aux inhibiteurs de points de contrôle de l'immunité dans les tumeurs déficientes en réparation des mésappariements de l'ADN

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Auteur / Autrice : Laëtitia Nebot-Bral
Direction : Patricia KannoucheNathalie Chaput-Gras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie, Biologie, Médecine, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Intégrité du génome et cancers (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Perfettini
Examinateurs / Examinatrices : Patricia Kannouche, Nathalie Chaput-Gras, Florence Coulet, Olivier Adotevi, Alex Duval
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Coulet, Olivier Adotevi

Résumé

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Contexte : Des études cliniques ont mis en évidence l'efficacité d'un traitement anti-PD-1 chez des patients atteints de tumeurs hypermutées déficientes en réparation des mésappariements de l'ADN (DRMM). Cependant, la réponse au traitement par anti-PD-1 est variable chez les patients ayant des tumeurs DRMM, et la cause pour expliquer cette variabilité reste incertaine. Méthodes : Deux lignées cellulaires tumorales de souris inactivées pour le gène MSH2, 4T1 MSH2-/- et CT26 MSH2-/-, ont été générées pour récapituler le phénotype DRMM. Les cellules MSH2-/- ont été passées en série in vitro. La charge mutationnelle ainsi que le nombre d'insertion/délétion de l’ADN a été mesurée par séquençage sur exome entier. Après injection de cellules tumorales MSH2-/- dans des modèles murins, l’efficacité des traitements par anti-PD-1 ou anti-PD-1+ anti-CTLA-4 avec ou non déplétion des neutrophiles (anti-Ly6G) a été évalué. Le volume tumoral ainsi que le microenvironnement tumoral immunitaire et le rapport neutrophiles/lymphocytes sanguins (RNL) ont été déterminés par cytométrie en flux. Le RNL a également été collecté rétrospectivement chez 104 patients diagnostiqués avec des tumeurs DRMM et traités par anti-PD-(L)1. Résultats : Le traitement anti-PD-1 a été efficace dans le modèle CT26 MSH2-/-, alors qu’aucune efficacité n'a été observée dans le 4T1 MSH2-/-, et ce, même dans les tumeurs ultra-mutées 4T1 MSH2-/- (>280 mutations/Megabase). Contrairement au modèle CT26, le modèle 4T1 est caractérisé par une accumulation de neutrophiles. La suppression des neutrophiles avec l'anti-PD-1 ou la combinaison anti-PD-1 + anti-CTLA-4 a restauré la réponse à l'immunothérapie dans le modèle 4T1 MSH2-/-. Étant donné que la combinaison de ces traitements a provoqué une chute des neutrophiles, il est probable que le blocage de CTLA-4 puisse entraver l'accumulation de cette population immunitaire. Nous avons donc calculé le pourcentage de la variation RNL entre deux mois après l’instauration du traitement anti-PD-(L)1 et avant initiation du traitement chez 104 patients. La survie globale médiane n'était pas définie pour le % de variation du RNL < 0 % et 23,13 mois pour les patients avec le % de variation du NLR > 0 % (HRlogrank=0,40 ; IC à 95 % : 0,18-0,91). Conclusion : L'accumulation de neutrophiles est associée à une résistance à la monothérapie anti-PD-1 dans les tumeurs DRMM. La combinaison anti-PD-1 + anti-CTLA-4 pourrait représenter une stratégie efficace chez les patients DRMM présentant une accumulation anormale de neutrophiles.