Génotoxicité des rayonnements ionisants au cours de l'ovogenèse chez les mammifères
Auteur / Autrice : | Vincent Puy |
Direction : | Nelly Achour-Frydman, Gabriel Livera, Emmanuelle Martini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 03/12/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Signalisations et réseaux intégratifs en biologie (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Stabilité génétique, cellules souches et radiations (Fontenay-aux-Roses, Hauts-de-Seine ; 2019-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Patrat |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Monget, Daniel Vaiman, Patrick Revy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Monget, Daniel Vaiman |
Mots clés
Résumé
La fertilité féminine dépend en partie du nombre et de la qualité des ovocytes. Les cassures double brin de l’ADN (CDBs) sont les lésions les plus délétères induites par les rayonnements ionisants (RI). Elles peuvent conduire à la mort cellulaire ou être prises en charge par des mécanismes de réparation plus ou moins fidèles tels que la recombinaison homologue (RH) ou par jonctions des extrémités non homologues (NHEJ). Nous avons étudié expérimentalement la radiosensibilité ovocytaire et les mécanismes de réparation des CDBs chez la Souris et chez la Femme en utilisant des modèles in vivo et in vitro dans une perspective intégrée. Chez la souris, les ovocytes de la réserve ovarienne (DL50 < 50mGy) sont beaucoup plus radiosensibles que ceux entrés en croissance (DL50 > 8Gy). Les ovocytes radio-résistants sont capables de survivre à long terme, peuvent être ovulés et fécondés. Les souris irradiées conservent une fertilité transitoire témoignant de la fonctionnalité des ovocytes radio-résistants. Cependant, l’exposition aux RI altère la qualité ovocytaire en augmentant le taux d’aneuploïdie de manière corrélée à une augmentation de la mortalité embryonnaire. Après irradiation, les ovocytes de la réserve s’engagent exclusivement dans la RH avec le chargement de RAD51. Au contraire, les ovocytes entrés en croissance engagent moins la résection. Ces derniers utilisent le NHEJ canonique, nécessaire à leur survie après irradiation. Dans les ovocytes en croissance la présence de 53BP1 est en faveur d’une prise en charge non-résective des CDBs. L’étude de souris invalidées pour Xlf nous a permis de démontrer l’implication du NHEJ canonique dans la radiorésistance des ovocytes en croissance chez la souris. Chez la Femme, l’utilisation d’un système de culture organotypique de fragments ovariens nous a permis de démontrer la plus forte radiorésistance des ovocytes de la réserve comparativement à la souris. La présence de 53BP1 suggère que le NHEJ pourrait être impliqué dans cette survie ovocytaire comme pour les ovocytes murins en croissance. L’ensemble de ces données suggèrent que la qualité ovocytaire peut être affectée après irradiation et que les conceptions naturelles après exposition aux RI pourraient être à risque d’effets héréditaires.