Thèse soutenue

Utilisation de technologies d'édition du génome afin de générer des cardiomyocytes matures à partir de cellules souches pluripotentes humaines induites

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Auteur / Autrice : Ahmed Khedher
Direction : Carine GiovannangeliJean-Paul CondorcetJean-Michel Itier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance le 19/01/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie, Biologie, Médecine, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de structure et instabilité des génomes (Paris)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
Entreprise : Sanofi (2004-....)
Jury : Président / Présidente : Onnik Agbulut
Examinateurs / Examinatrices : Albano Carlo Meli, Patricia Lemarchand, Ana-María Gómez García, Nathalie Gaborit
Rapporteurs / Rapporteuses : Albano Carlo Meli, Patricia Lemarchand

Résumé

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Les cardiomyocytes dérivés des cellules souches pluripotentes humaines induites (hiPSC-CMs) représentent des modèles in vitro prometteurs pour plusieurs applications scientifiques et thérapeutiques allant de la modélisation de pathologies à la découverte de médicaments et de la toxicologie prédictive à la médecine régénérative. Malgré les nombreux progrès dans ce domaine, les protocoles de différenciation actuels ne permettent pas d’atteindre le stade de maturité que l’on retrouve chez le myocarde adulte de l’Homme. En effet, certaines caractéristiques majeures des hiPSC-CMs demeurent similaires à celles de cardiomyocytes fœtaux telles que l’expression de plusieurs gènes cardiaques, l’électrophysiologie ou leur fonction contractile. En effet, des analyses transcriptomiques réalisés au sein de notre laboratoire à Sanofi ont révélé que les gènes KCNJ2 et CASQ2, impliqués respectivement dans l’électrophysiologie et la gestion du calcium, étaient sous-exprimés dans les hiPSC-CMs en comparaison aux cardiomyocytes adultes. Cette thèse avait pour objectif d’améliorer la maturation des hiPSC-CMs en utilisant des technologies d’édition du génome. Ainsi, nous avons généré des lignées stables de hiPSC-CMs qui expriment de manière inductible KCNJ2 ou CASQ2 ou les deux gènes simultanément puis nous avons examiné leurs phénotypes fonctionnels et électrophysiologiques par le biais de méthodes d’analyses complémentaires. A la suite à l’induction de l’expression de KCNJ2 et CASQ2 par la doxycycline, les hiPSC-CMs montraient des bénéfices phénotypiques tels que la diminution drastique de la fréquence des battements spontanés, une hyperpolarisation du potentiel de repos membranaire, la diminution de la durée du potentiel d’action et l’amélioration du flux de calcium transitoire. En plus de ces bénéfices attendus, l’expression concomitante de ces deux gènes a amélioré la pente de la pointe du potentiel de champ extracellulaire associée au courant sodique ainsi que la gestion du calcium. Nous avons ensuite évalué le bénéfice de l’expression de ces transgènes sur la toxicologie prédictive en testant des molécules agonistes ou antagonistes de canaux ioniques utilisées classiquement dans le cadre des essais précliniques de toxicité cardiaque. Nous avons notamment observé plus d’arythmies induites par l’E4031 avec les hiPSC-CMs exprimant conjointement KCNJ2 et CASQ2 par rapport aux cardiomyocytes contrôles. Ainsi, les hiPSC-CMs exprimant simultanément KCNJ2 et CASQ2 présentent un phénotype plus mature que les hiPSC-CMs natifs et de tels cardiomyocytes édités génétiquement peuvent être utiles pour l’évaluation de la toxicité cardiaque de nouveaux médicaments candidats.