Thèse soutenue

Détection et caractérisation des entérotoxines staphylococciques dans les aliments par couplage chromatographie liquide-spectrométrie de masse

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Auteur / Autrice : Donatien Lefebvre
Direction : François BecherYacine Nia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 07/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médicaments et technologies pour la santé (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2020-....) - Laboratoire de sécurité des aliments de Maisons-Alfort et de Boulogne-sur-Mer
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Chimie (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Van der Rest
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Sabatier, Yves Le Loir, Julien Masquelier
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Sabatier, Yves Le Loir

Mots clés

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Résumé

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Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) à staphylocoques sont causées par l'ingestion d’aliments contaminés par des entérotoxines staphylococciques (ES), produites par certaines souches de staphylocoques à coagulase positive. À ce jour, 35 ES sont décrites dans la littérature (SEA à SEl33) mais seules cinq types, SEA à SEE, sont détectables en routine via la norme EN ISO 19020 ou via des techniques ELISA (Enzyme-Linked Immunosorbent Assay) car des anticorps spécifiques ne sont pas disponibles pour l’ensemble des ES. Lors d’épisodes de TIAC, il arrive régulièrement qu’aucune ES de type SEA-SEE ne soit retrouvée alors qu’une symptomatologie typique d’intoxication à staphylocoques a été identifiée. De plus, les données épidémiologiques soulignent la présence fréquente d’autres gènes types seg, seh et sei dans des souches de S. aureus issus de TIAC. Il est donc impératif de disposer d’outils d’analyse et de confirmation capables de viser une large gamme d’ES. La spectrométrie de masse (SM) apporte une grande spécificité d’analyse au sein de milieux complexes et une capacité élevée de multiplexage des analyses. D’autre part, elle ne nécessite pas obligatoirement la production d’anticorps spécifiques de chaque ES (sauf formats particuliers, type immunocapture). Ainsi, la SM apparaît comme une alternative pertinente, particulièrement pour la détection des ES connues ou récemment décrites pour lesquelles il n’existe pas d’anticorps spécifiques. Lors de cette thèse, une méthode par SM a tout d’abord été développée pour la quantification et la caractérisation des huit premières ES (SEA-SEE et SEG-SEI) en matrice alimentaire. Cette méthode utilise l’approche analytique la plus sensible d’après la littérature, c.a.d. une extraction des ES par immunocapture (anticorps commerciaux ou produits au CEA) suivie d’une digestion trypsique (bottom-up). La spécificité de notre méthode a permis de détecter les huit ES dans des matrices alimentaires, et nous avons pu atteindre une limite de détection comprise entre 0,1 et 0,5 ng/g. Ces concentrations correspondent aux concentrations retrouvées lors des investigations d’épisodes de TIACs. Cette méthode LCMS a été appliquée avec succès à des matrices variées issues de TIACs, donnant des résultats concordants avec les tests ELISA disponibles et les analyses PCR (Polymerase Chain Reaction). En parallèle, et de manière à mieux discriminer les variants de séquence, une quantification par approche top-down (analyse de protéine intacte) a été développée. L’analyse top-down permet une analyse globale de la séquence de l’ES ciblée à l’inverse du mode bottom up qui ne détecte que certains peptides. Une optimisation des paramètres SM et du traitement des données a été réalisée et un étalon interne a été sélectionné. Cela nous a permis d’obtenir, pour la SEA, une méthode de quantification absolue avec une sensibilité proche de la technique bottom-up. La méthode a finalement été confrontée à des analyses génomiques et ELISA lors de l’analyse de 13 souches productrices de variants de SEA. Enfin, nous avons souhaité élargir la quantification des ES au-delà des huit premières. Ainsi nous avons optimisé une méthode de préparation de l’échantillon sans anticorps. La méthode a été appliquée à des ES produites par des souches de S. aureus en milieu de culture. Nous avons pu identifier pour la première fois 24 types d’ES et plus de 162 variants. Des peptides spécifiques à chaque type et commun à l’ensemble des variants ont pu être identifiés. Par la suite, une méthode de quantification « label free » a été proposée, basée sur le principe « Hi3 » où le signal des trois peptides les plus intenses de chaque ES est exploité. A l’aide de cette méthode, nous avons pu identifier les ESs produites en forte quantité et établir leur cinétique de production par le S. aureus en milieu de culture, donnant de nouvelles indications sur les ES à rechercher en priorité lors d’épisodes de TIAC.