Thèse soutenue

Les indices d’abondance et de tendance, et l’objectivation des menaces pour contribuer à l’évaluation et à la priorisation des actions de conservation des tortues marines

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Auteur / Autrice : Alexandre Girard
Direction : Marc Girondot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du végétal : du gène à l'écosystème (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie, systématique et évolution (Orsay, Essonne ; 2002-....)
Référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Myriam Harry
Examinateurs / Examinatrices : Imed Jribi, Damien Chevallier
Rapporteur / Rapporteuse : Imed Jribi, Damien Chevallier

Résumé

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Parmi les 7 espèces de tortues marines existantes à travers le monde, 5 espèces fréquentent les eaux côtières de l’Afrique centrale : la tortue luth (Dermochelys coriacea), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et la tortue caouanne (Caretta caretta). Les eaux de la France et de ses territoires ultramarins sont eux répartis sur trois océans ainsi qu’en mer méditerranée et accueillent quant à elles, 6 espèces de tortues marines : les 5 précédentes auxquelles s’ajoute la tortue de kemp (Lepidochelys kempi). Sur ces territoires, les tortues marines sont observées en ponte, lors d’observation directe en mer, lors d’échouages et de captures par les engins de pêche. Ces six espèces sont classées sur la liste rouge de l’UICN à des statuts s’échelonnant de « vulnérable » à « en danger critique d’extinction ». En Afrique centrale, les projets de conservation des tortues marines sont essentiellement mis en œuvre par la société civile. De nombreuses associations agissent essentiellement en patrouillant les plages de ponte pour protéger les femelles en ponte et de leurs nids ; certains projets transfèrent les œufs dans des écloseries et quelques programmes luttent contre les captures accidentelles. Les actions se fondent sur la perpétuation des schémas historiques de conservation des tortues marines. Les évaluations objectives manquent pour apprécier réellement la situation des tortues marines. Les connaissances sur la biologie et l’écologie spatiale de ces espèces en Afrique atlantique sont rares. Les données d’abondance et de tendance de la taille des populations quasi-inexistantes. L’impact des différentes menaces, anthropogéniques ou naturelles, reste inconnu. En France, il existe des plans nationaux d’action dédiés aux tortues marines, des moyens financiers, de nombreux projets de suivis des tortues marines dans les territoires et en métropole produisant de nombreuses données collectées depuis le milieu des années 1970. Cependant, ces données sont insuffisamment valorisées malgré une demande forte de l’administration française et européenne pour acquérir des indicateurs d’abondance et de santé des habitats. En France comme en Afrique, le besoin d’information objective est donc particulièrement prégnant. L’ambition des travaux présentés ici est de fournir des éléments objectifs pour servir de base à la mise en œuvre d’une conservation fondée sur la science, notamment en créant puis en alimentant des indicateurs de suivi et de conservation des tortues marines pour permettre aux acteurs sur le terrain de suivre et d’évaluer leurs actions et pour éclairer les choix des décideurs publics et privés. Ces travaux permettent d’éclairer l’action. Les tendances objectivées sont divergentes selon les sites et les espèces. Les raisons en sont discutées. La mesure de l’impact des menaces participe à la priorisation des efforts de conservation. Les connaissances acquises permettront aussi de paramétrer plus justement des modèles démographiques, afin de mieux identifier les leviers disponibles pour maximiser les chances de survies des espèces et des populations. Cette priorisation est d’autant plus nécessaire que les moyens financiers sont restreints. Les connaissances acquises dans le cadre de cette thèse alimentent aussi les évaluations à grande échelle telle que la liste rouge de l’UICN, contribuant ainsi à combler des lacunes Africaines en matière de données sur les tortues marines.