Analyse génétique des mélanges de pois (P. sativum L.) et d'orge (H. vulgare L.) : conséquences pour la sélection pour l'aptitude aux mélanges
Auteur / Autrice : | Benedikt Haug |
Direction : | Isabelle Goldringer, Pierre Hohmann, Monika Messmer, Jérôme Enjalbert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences agronomiques |
Date : | Soutenance le 17/12/2021 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du végétal : du gène à l'écosystème (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Génétique quantitative et évolution-Le Moulon (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2002-....) - Forschungsinstitut für biologischen Landbau (Suisse) |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Niels Anten |
Examinateurs / Examinatrices : Wolfgang Link, Alison Karley, Cyril Firmat | |
Rapporteur / Rapporteuse : Niels Anten, Wolfgang Link |
Mots clés
Résumé
La culture en mélange de plusieurs espèces dans le même champ permet des rendements plus élevés par unité de surface et une plus grande stabilité de ces rendements. Alors que l'impact des différentes combinaisons d'espèces est bien étudié, le potentiel d’une sélection pour la culture en mélange doit être exploré. L'objectif de cette thèse est d’étudier la variabilité génétique pour la culture en mélange et de développer des stratégies de sélection de génotypes productifs et stables en mélange en utilisant comme modèle le pois (P. sativum L.) et l’orge (H. vulgare L.). Pour cela, des connaissances préalables sont nécessaires sur (a) les aptitudes générale et spécifique au mélange (GMA et SMA) des génotypes et leur importance relative ; (b) l’effet moyen d’un génotype sur son propre rendement en mélange (effet producteur, Pr) et son influence moyenne sur le rendement de l’espèce compagne (effet associé, As) ; (c) les plans expérimentaux efficaces pour estimer les effets GMA, Pr- et As ; (d) les caractères clés corrélés à ces effets pour la sélection indirecte. La thèse aborde ces questions en utilisant (1) une approche par simulation, (2) une expérimentation de deux ans en deux lieux avec 32 génotypes de pois de printemps et 8 génotypes d'orge de printemps (dont des mélanges de génotypes, GMs) dans un plan factoriel incomplet avec 64 mélanges et les peuplements purs, 3) une expérience d'un an en deux lieux, comparant l'efficacité de deux stratégies de sélection indirecte. Les résultats de la simulation montrent qu'un plan factoriel complet ne fournit des estimations que marginalement meilleures pour les estimations individuelles et les variances de GMA et SMA par rapport à un plan factoriel incomplet de mêmes dimensions mais omettant les ¾ des combinaisons possibles, ce qui permet de tester plus de génotypes. La variance SMA des mélanges pois-orge était proche de 0, tandis que la variance GMA du pois était modérée. Les génotypes de pois et d'orge ont montré une interaction G x E importante avec prédominance des interactions pois x année et orge x lieu. Les génotypes de pois feuillus ont montré une faible stabilité des effets GMA et Pr, tandis que les mélanges de génotypes de pois (GM) montraient une stabilité élevée. Les GMA du pois et de l'orge étaient positivement corrélées avec les effets Pr mais non avec les effets As, ce qui suggère la possibilité d'améliorer les rendements en sélectionnant des effets Pr élevés dans les deux espèces. Les rendements en culture pure des génotypes de pois afila étaient corrélés avec leurs rendements en mélange. Quatre caractères clés ont favorisé le rendement en mélange des pois : vigueur précoce, biomasse en début de floraison, début de la floraison et longueur des stipules. Une sélection indirecte basée sur ces caractères a été comparée à une sélection indirecte sur le rendement en pur et à la sélection directe pour le rendement du pois en mélange (GMA). La sélection indirecte sur le rendement en pur s’est avérée plus efficace que la sélection des caractères clés (106 % contre 64 % de l'efficacité de la sélection directe).Ainsi, pour la sélection de pois et d’orges de printemps en mélange en Suisse, je recommande (1) pour les types semi-afila d'utiliser les informations disponibles sur le rendement en pur pour planifier les croisements (ou pour la création de mélanges par les agriculteurs), (2) de sélectionner les premières générations sur la base des caractères identifiés, (3) d'utiliser un seul testeur d'orge représentatif car la SMA peut être négligée, (4) de sélectionner les génotypes avec un effet Pr élevé pour améliorer la GMA, (5) d'explorer des mélanges de génotypes de pois variables pour les caractères morphologiques (présence de feuilles, longueur des plantes...) en raison de leur stabilité de rendement supérieure. Les résultats de cette thèse permettront d'améliorer les rendements et la stabilité des cultures en mélange afin d’en faire une culture agroécologique viable.