La démocratie à l'épreuve des places : sociologie des rassemblements 15M, Gezi, Nuit debout
Auteur / Autrice : | Arthur Guichoux |
Direction : | Federico Tarragoni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 02/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...) |
Jury : | Président / Présidente : Réjane Sénac |
Examinateurs / Examinatrices : Réjane Sénac, Michel Kokoreff, Yves Sintomer, Antoine Chollet, Christine Guionnet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Kokoreff, Yves Sintomer |
Résumé
Pour qui refuse de réduire la démocratie au gouvernement représentatif, les mouvements d'occupation de places constituent un gisement précieux d'expériences. Cette thèse interroge la signification des rassemblements 15M (Barcelone), Gezi (Istanbul), Nuit debout (Paris) afin de mettre en relief leurs dimensions démocratiques. A l'articulation de la théorie de la démocratie et de la sociologie des mouvements sociaux, elle se structure en cinq chapitres. Le premier délimite les enjeux d'une comparaison entre trois terrains évanescents tandis que le second pose le cadre théorique à partir du concept de démocratie sauvage grâce à sa capacité d'analyse du désordre. Il s'agit ensuite de déterminer ce qui transforme ces rassemblements publics en événements médiatiques et collectifs en interrogeant la manière dont les protagonistes se réapproprient l'espace public. Le quatrième chapitre esquisse une généalogie comparée des « mouvements de places » en Espagne, en Turquie et en France et propose de les analyser comme une phase de cristallisation temporaire de l'espace des mouvements sociaux. Il reste alors à interroger la signification politique des « Places » comme espaces de participation et de représentation. Ce qui s'y joue relève donc moins d'une volonté d'autogouvernement qu'un refus collectif des gouvernés constitutif de l'expérience démocratique. Cette thèse vise donc à question l'opposition entre spontanéité et organisation, représentation et participation, ordre et désordre en tant que ce dernier ne constitue pas l'autre mais une des manifestations du politique.