Thèse soutenue

Impact de l’inhibition de la néprilysine dans l’insuffisance cardiaque

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Auteur / Autrice : Hélène Nougué
Direction : Nicolas Vodovar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biothérapies et biotechnologies
Date : Soutenance le 22/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Marqueurs cardiovasculaires en situation de stress (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Samain
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Samain, François Roubille, Jean-Luc Fellahi, Katell Peoc'h, Anne-Céline Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : François Roubille, Jean-Luc Fellahi

Résumé

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Le sacubitril/valsartan qui associe un inhibiteur de néprilysine (NEP) et un antagoniste du récepteur de l’angiotensine II a été récemment commercialisé pour le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique avec une fraction d’éjection réduite. Le sacubitril/valsartan réduit de 20% la morbidité et la mortalité associées à cette pathologie. Malgré un effet attendu sur les peptides natriurétiques dont l’augmentation est bénéfique dans cette pathologie, le mode d’action de cette molécule reste peu connu. Pour comprendre son mode d’action, nous avons constitué une cohorte d’insuffisants cardiaques qui débutait un traitement par sacubitril/valsartan. Le but de ma thèse a donc consisté à déterminer le mode d’action du sacubitril/valsartan, en utilisant une cohorte bicentrique de 73 patients atteints d’insuffisance cardiaque et chez lesquels le sacubitril/valsartan a été introduit. Chez ces patients, l’introduction du sacubitril/valsartan est accompagnée d’une amélioration clinique (NYHA et fonction cardiaque). Dans un premier temps, j’ai montré que le sacubitril/valsartan inhibait bien la NEP et que tous les substrats de la NEP testés (ANP, adrénoméduline, GLP-1) augmentaient dans le plasma. J’ai également confirmé le comportement inhabituel des peptides natriurétique avec une diminution du NT-proBNP alors que le BNP restait stable. La glycosylation du proBNP en T71 qui affecte le clivage du proBNP en NT-proBNP et BNP augmente également chez ces patients et semble impliquée dans l’évolution différentielle de ces deux biomarqueurs.La glycosylation du proBNP en T71 est négativement régulée par miR-30a en réponse à l’hypoxie in vitro. J’ai donc dans un second temps validé cette relation entre glycosylation du proBNP en T71 et miR-30a in vivo ce qui suggère que le proBNP glycosylé en T71 pourrait être un biomarqueur d’hypoxie cardiaque. Ces résultats m’ont conduit à m’intéresser à l’étude d’autres marqueurs d’hypoxie généraux (HIF1α K709ac, VEGF-A, PlGF, histones lactylées) et spécifiques d’organes (EPO, céruloplasmine). Tous ces marqueurs mesurés dans le plasma ont diminué après introduction du sacubitril/valsartan, suggérant l’existence d’une hypoxie infra-clinique chez ces patients qui est améliorée par le sacubitril/valsartan. Enfin, j’ai montré que le dosage du MR-proANP est impacté négativement par la glycosylation du proANP. Cela m’a conduit à identifier les enzymes impliquées dans le métabolisme du NT-proANP et m’a permis de confirmer que l’insuffisance cardiaque est un état sub-optimal pour les peptides natriurétiques qui est rétabli par le sacubitril/valsartan et de montrer que l’enzyme de conversion de l’endothéline 1 et l’aminopeptidase N était aussi inhibées par le sacubitril. L’ensemble de ces résultats m’a permis de préciser le mode d’action du sacubitril/valsartan même si de nombreuses zones d’ombre subsistent. Ces résultats apportent également des bases biologiques pour justifier les essais en cours du sacubitril/valsartan dans d’autres pathologies.