La femme et l'hystérie, un parcours dans la psychanalyse et dans l'oeuvre de Zhang Jie, une romancière chinoise

Women and Hysteria, A Journey Through Psychoanalysis and Through the Oeuvre of the Chinese Novelist Zhang Jie

• Auteur / Autrice : Ping Wen
• Direction : Stéphane Thibierge
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Recherches en psychanalyse et psychopathologie
• Date : Soutenance le 04/12/2021
• Etablissement(s) : Université Paris Cité
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
• Jury : Président / Présidente : Sidi Askofaré
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sidi Askofaré, Michèle Benhaïm, Rajaa Stitou
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Benhaïm, Rajaa Stitou

Mots clés

Mots clés contrôlés

Zhang, Jie (1937-2022 ; romancière)

Dans la littérature

Hystérie

Santé mentale

Femmes

Mots clés libres

La femme

L'hystérie

La psychanalyse

La littérature chinoise

La haine

Woman

Hysteria

Psychoanalysis

Chinese literature

Hatred

Résumé

L'hystérie semble avoir été repérée de tout temps. Il ne s'agit pas seulement de pathologie mais d'un lien social. Celui-ci se caractérise par la possibilité pour le sujet d'occuper diverses positions dans le discours. L'une des positions est celle de l'hystérique. Parcourant un choix de textes de référence, cette thèse se présente premièrement comme une revue sur la problématique de l'hystérie. Selon Freud, l'hystérie renvoie à des jeux et des fantasmes de séduction lors de l'enfance. Elle est aussi présentée comme une maladie de la réminiscence : le traumatisme a des effets pathogènes. L'hystérie présente diverses manifestations cliniques. La conversion est l'un de ses aspects particuliers : la demande névrotique provoque la transformation des éléments psychiques en un trouble somatique. Dans le processus de la formation de l'hystérie, la sexualité et son développement, les traces mnésiques, les fantasmes, le refoulement, jouent un rôle important. Lacan déplace la question sur l'interrogation de ce que c'est qu'être une femme pour une femme et être un homme pour un homme. Deuxièmement cette thèse étudie la question féminine sous l'angle de l'hystérique, et évoque notamment la question de la haine chez la femme. Rappelons que les processus qui structurent l'hystérie sont également considérés comme étroitement liés à un développement psychosexuel ' normal '. Même si la féminité ne peut pas être totalement réduite à l'hystérie, nous pensons cependant que la position hystérique représente une situation féminine fondamentale. À travers l'oeuvre et la vie d'une romancière chinoise, Zhang Jie, nous étudions la relation entre la femme et l'hystérie. Nous situons Zhang Jie dans son époque avec son contexte politique et culturel particulier. Nous portons notre attention sur ses comportements, ses réactions, ses solutions. Nous sommes alors en mesure de dégager des symptômes hystériques et même une structure hystérique, que ce soit chez Zhang Jie elle-même ou chez les personnages de ses romans. Elle nous dit ce qu'est l'hystérique et comment on le devient et elle nous donne la raison pour laquelle la relation de couple s'hystérise tellement facilement. Précisément, nous considérons l'hystérique en particulier sous l'angle de l'agressivité : nous avons été particulièrement frappée par sa capacité de haine. Pourrait-on en faire une des marques de l'hystérie ? Cette haine aurait affecté sa position féminine. Par l'intermédiaire du recours au travail psychanalytique, cette haine pourrait-elle être transférée et l'hystérique soignée ? À la fin de cette thèse, nous poursuivons notre recherche à partir de problématiques plus actuelles. Dans le sens positif, le mécontentement de la femme peut devenir le moteur du mouvement féministe et promouvoir le progrès des droits humains. La voix de l'hystérique a du sens. Elle peut nous faire aussi entendre quelque chose sur les débats et nouvelles propositions autour de la question du '' genre ''.

Hysteria appears to have been observed throughout the ages. It is not only a pathology, it is also a social link. This link is characterised by the possibility for the subject to occupy various positions in the discourse. One of these positions is that of the hysteric. By surveying the key texts, this thesis presents, in the first instance, an overview of the problematic of hysteria. According to Freud, hysteria goes back to games and fantasies of seduction in childhood. Hysteria is also presented as an illness of reminiscence: the effects of trauma are pathogenic. Hysteria has various clinical manifestations. Conversion is one of its particular aspects: the demands of the neurosis triggers the transformation of the psychic elements into a somatic disorder. In the process of formation of hysteria, sexuality and its development, memory-traces, fantasies and the repressed, play an important part. Lacan turns the problem towards the question of what it is to be a woman for a woman, and to be a man for a man. Secondly, this thesis studies the feminine question from the angle of hysteria, in particular the question of hatred in women. Let us recall that the processes that structure hysteria are also considered to be closely linked to a 'normal' psychosexual development. Even if femininity cannot be completely reduced to hysteria, we nevertheless think that the hysteric position represents a fundamental feminine condition. In this thesis, we will study the relationship between woman and hysteria through the oeuvre and the life of the Chinese author Zhang Jie. We place Zhang Jie within her epoch, with its specific political and cultural context. We observe her behaviour, her reactions, and her solutions. This enables us to identify symptoms of hysteria, and even a hysterical structure, both in Zhang Jie herself as well as in the characters from her novels. She tells us what the hysteric is, and how one becomes so. She also gives us the reason why the relationship of a couple can so easily become hysterical. Furthermore, in this thesis, we also consider hysteria from the perspective of aggression: we have been particularly struck by its capacity for hatred. Could this be made one of the signs of hysteria? This hatred would have affected her feminine position. By undertaking a psychoanalytic cure, could this hatred be transferred, and hysteria treated? At the end of this thesis, we pursue our research with more contemporary problematics. From a positive point of view, the dissatisfaction of women can become a driving force for feminist movements, and promote progress in human rights. The voice of the hysteric has meaning. It can also make us hear something about the debates, and new proposals, on the question of 'gender'.