Thèse soutenue

Risques naturels vs. activités anthropiques dans les Himalayas du Népal : évolution négative et positive

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Auteur / Autrice : Narayan Gurung
Direction : Gilles Arnaud-Fassetta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Dynamique des milieux et risques
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Cadène
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Arnaud-Fassetta, Philippe Cadène, Bénédicte Thibaud, Joëlle Smadja, Monique Fort, Rainer Bell
Rapporteur / Rapporteuse : Bénédicte Thibaud, Joëlle Smadja

Résumé

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Avec l'intensification des activités humaines dans les Himalayas du Népal, le nombre de catastrophes ayant conduit à des pertes humaines, matérielles et environnementales augmente, tout comme le risque. Les catastrophes sont encore généralement perçues par la plupart des Népalais comme dérivant d'aléas naturels, mais ne devraient pas être considérées comme le résultat inévitable de l'impact d'un danger naturel. Les risques (inondation, glissement de terrain, tremblement de terre) étant des aléas naturels, on ne peut pas empêcher qu'ils se produisent, mais grâce à une planification et une gestion appropriées, les catastrophes peuvent être évitées dans la plupart des cas. Cette thèse vise principalement à présenter comment les activités anthropiques sont responsables de la transformation des événements naturels en catastrophes. En choisissant deux vallées fluviales (Kali Gandaki, Seti) comme études de cas, cette recherche expose spécifiquement les problèmes généraux des principaux risques naturels dans l'Himalaya népalais occidental. La méthodologie comprend la cartographie hydrogéomorphologique, l'analyse hydraulique (HEC-RAS), le recours à l'espace de mobilité fonctionnel des rivières, l'analyse des changements d'utilisation et d'occupation des sols, à travers l'interprétation des cartes satellites et les entretiens avec la population locale. La plupart des catastrophes passées dans les sites étudiés ont eu lieu à cause d'activités humaines non scientifiques. Les gens ont vécu ou construit des infrastructures dans l'espace fonctionnel de la rivière, et sont donc responsables des désastres (décès, structures emportées par les crues). De nombreux travaux de reconstruction sont effectués sans examiner les causes des catastrophes. La construction de routes et de ponts, l'urbanisation non planifiée, la construction de barrages et d'installations hydroélectriques, la colonisation des rives, l'extraction de sable, l'excavation mécanique et le dynamitage ont augmenté les risques de catastrophes dans les vallées de la Kali Gandaki et de la Seti. Dans la vallée de la Seti, l'urbanisation a augmenté de 405% entre 1996 et 2020 et de 47% entre 2013 et 2020. Les effets du changement climatique ne peuvent être ignorés, car ils aggravent la transformation des événements naturels en catastrophes. Au lieu de déplacer les populations des zones vulnérables des berges vers des endroits plus sûrs, le gouvernement et les autorités locales semblent plutôt avoir encouragé les gens à vivre dans les plaines inondables en leur fournissant l'accès à l'eau potable, à l'électricité et aux routes. De nombreuses habitations et infrastructures le long des rivières ont été identifiées comme vulnérables aux risques hydro-torrentiels. En respectant simplement l'espace de bon fonctionnement des rivières, les risques fluviaux peuvent, dans la plupart des cas, être évités et ne pas aboutir à des catastrophes. Cette approche économique et écologique de la gestion des risques fluviaux n'a pas encore été mise en oeuvre au Népal. Au contraire, l'occupation des zones inondables et l'empiètement sur les berges des rivières ont tendance à augmenter au fil du temps. Les résultats suggèrent que les occupants des zones exposées aux risques naturels ont une bonne compréhension des géo- et hydro-risques. Cependant, ces risques sont contextualisés par rapport à d'autres préoccupations sociales, principalement l'économie qui semble l'emporter sur le risque. Les conclusions de cette étude sont utiles et bénéfiques pour la gestion des risques liés aux aléas naturels au Népal. Ce travail offre de nouvelles perspectives sur la gestion des risques naturels. En outre, ce travail est précieux pour les praticiens des catastrophes qui cherchent à mettre en œuvre des programmes et des politiques de réduction des risques de catastrophe plus efficaces au Népal.