La problématique de la légitimité du pouvoir politique en Afrique de l'Ouest : méthodes et mécanismes de conservation et de consolidation du pouvoir politique
Auteur / Autrice : | Birama Diop |
Direction : | Fabrice Flipo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie politique |
Date : | Soutenance le 21/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...) |
Jury : | Président / Présidente : Sonia Dayan-Herzbrun |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Flipo, Sonia Dayan-Herzbrun, Florence Renucci, Stéphane Douailler, Abdou Rahmane Thiam, Hanétha Dupé-Vété-Congolo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Renucci, Stéphane Douailler |
Mots clés
Résumé
La problématique de la légitimité du pouvoir politique est au centre des nombreuses crises politiques qui secouent actuellement la quasi-totalité des pays de l'Afrique de l'Ouest. Caractérisé généralement par un déficit réel de légitimité, le pouvoir politique en Afrique, pour se consolider et se conserver a besoin systématiquement de se faire reconnaitre et accepter par ses sujets comme un pouvoir légitime. Si la légitimité se traduit par le droit d'exercer la souveraineté elle peut donc être attribuée à tout gouvernement attaché au respect d'un ordre qui s'inscrit dans l'essence des choses. A ce titre, il existe plusieurs formes de légitimité et l'Afrique occidentale depuis les sociétés traditionnelles les a toutes expérimentées. Il faut nécessairement que le pouvoir politique soit légitime c'est-à-dire voulu et accepté pour que les citoyens puissent s'acquitter de leurs obligations gage de toute stabilité politique et sociale. Tout pouvoir politique a besoin de se justifier pour se faire accepter. Cette justification relèverait d'une conformité à une règle et ne limiterait pas seulement au droit mais aussi à d'autres formes de régulations (culturelles, religieuses, ethniques). Cela veut dire que la légitimité du pouvoir est mesurée par rapport au degré d'implication de l'Etat aux différentes croyances sociales. Elle est culturellement, socialement et psychologiquement ancrée. La légitimité du pouvoir politique requiert également d'autres facteurs qu'il faut trouver dans la façon de gouverner. Elle dépend tout d'abord du degré d'utilisation de la violence. Le pouvoir contient la violence. Pouvoir et violence vont de pair, en Afrique comme ailleurs. Mais, de par sa fragilité, l'Etat en Afrique entre généralement dans un cycle de violence ostentatoire dont la fonction principale consiste à révéler, encore et sans cesse, la force et l'arbitraire du pouvoir. Et d'autre part, la légitimité est liée à l'histoire et à l'efficacité de la fonction publique en Afrique. Elle est le fait pour une institution publique d'être acceptée par les populations concernées, en apportant des réponses à leurs demandes : ces populations sont ainsi disposées à lui prêter leur concours. La fonction publique en Afrique manque ce type d'adhésion parce qu'instaurée pendant la période coloniale, elle repose essentiellement sur le patrimonialisme et le clientélisme. En plus de cela, la légitimité découle ensuite de la capacité d'un régime politique à s'acquitter durant le temps au moins partiellement aux exigences sociétales des sujets. Dans la plupart des pays ouest africains, les gouvernements se sont révélés incapables de satisfaire les demandes des populations. L'absence de contrôle politique et socio-économique du territoire par les Etats à entrainer des griefs de la part de certaines populations. L'Euphorie a alors cédé la place à la désillusion et à la frustration. Pour finir, la communication est aussi devenue un enjeu important dans le processus de justification du pouvoir politique. En d'autres termes, en démocratie, si l'élection libre et transparent constitue le fondement légal de la légitimité, elle ne suffit pas à rendre légitime le pouvoir politique. Il faut que le détenteur du pouvoir parle et agisse de manière telle que les populations puissent accepter son pouvoir.