Thèse soutenue

Littératures de la peste après Daniel Defoe. Un imaginaire intempestif
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Auteur / Autrice : Elise Benchimol
Direction : Catherine Coquio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et sémiologie du texte et de l'image. Littérature comparée
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Frédérique Leichter-Flack
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Coquio, Frédérique Leichter-Flack, Henri Garric, Jean-Paul Engélibert, Régis Salado
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Garric, Jean-Paul Engélibert

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de thèse s'intéresse à l'imaginaire littéraire de la peste après le XVIIIe siècle, soit après la disparition de la maladie de l'espace européen. Il prend pour point de départ chronologique le Journal de l'Année de la Peste de Defoe, texte pivot entre la période de la Deuxième Pandémie de peste (XIVe-XVIIIe siècles), pendant laquelle les épidémies étaient récurrentes, et la période contemporaine, pour laquelle la peste n'est plus qu'un mauvais souvenir. La littérature de peste de la Deuxième pandémie est avant tout une littérature de témoignage, qui cherche à appréhender médicalement et historiquement le phénomène. Or on peut observer qu'à mesure que la peste s'éloigne, une autre littérature de peste, davantage fictionnelle et allégorique, se développe, enracinant dans l'imaginaire collectif l'idée de la peste comme catastrophe absolue. Comment comprendre la survivance de cette figure de temps obscurs, marqués par une mortalité endémique, une appréhension religieuse du phénomène comme punition divine, une médecine impuissante et un contexte de déliquescence sociale ? La tension entre archaïsme et actualité est structurante dans cette étude. La peste en régime littéraire est en effet une figure de l'intempestif ; elle est ce qui surgit à contre-temps, inopportunément, manifestant le retour d'un lointain refoulé. Nous observerons donc les évolutions, les continuités et les variations de la thématique de la peste en régime littéraire du XVIIIe siècle à nos jours, en mettant en avant la dimension de réécriture des textes antérieurs et l'appropriation opérée par chacun de nos auteurs (Pouchkine, Poe, Zweig, Artaud, Camus, Malaparte, Yourcenar, Ionesco, Chartreux, Didi-Huberman et Deville). À travers la temporalité très étendue du corpus, nous chercherons à observer comment chaque époque pense la catastrophe à l'aide de l'archétype de la peste.