Thèse soutenue

Trouble dans la poésie : genre, écriture, peinture chez Henri Michaux et Joyce Mansour

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Auteur / Autrice : Jeanne Bacharach
Direction : Évelyne Grossman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et sémiologie du texte et de l’image. Littérature française
Date : Soutenance le 07/01/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Bernard
Examinateurs / Examinatrices : Évelyne Grossman, Catherine Bernard, Marta Segarra, Philippe Dagen, Bernard Vouilloux
Rapporteurs / Rapporteuses : Marta Segarra, Philippe Dagen

Résumé

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Le poète et peintre Henri Michaux (1899-1984) et la poétesse Joyce Mansour (1922-1986), à partir de leur rencontre dans les années cinquante à Paris, sont liés par des liens amicaux et esthétiques. Égyptienne, Joyce Mansour est l’une des femmes écrivaines francophones de premier plan du groupe surréaliste des années 1960. D’emblée, elle associe son œuvre poétique à celle des peintres dont elle devient amie (Roberto Matta, Pierre Alechinsky, Wifredo Lam, Pierre Molinier, Jorge Camacho, Reinhoud). Accompagnant ses poèmes de leurs peintures, elle place la collaboration artistique dans le livre au cœur de son travail. Michaux réalise quant à lui une œuvre poétique et picturale double où il s’agit de changer de « gare de triage ». Ces œuvres déstabilisent les frontières entre les arts et ouvrent des passages entre les catégories qui ordonnent le monde. Joyce Mansour et Henri Michaux repensent par exemple la bipartition des catégories sexuées et proposent des traversées dans le genre. Le féminin, tels que les deux auteurs le conçoivent, n’est pas un concept figé et s’affranchit du seul corps des femmes, apparaissant ainsi comme un certain état du corps en mouvement, un mode d’être au monde. Henri Michaux et Joyce Mansour questionnent et expérimentent les limites des corps. L’espace de l’Orient constitue l’un des terrains privilégiés pour penser ce dépassement des frontières aussi bien physiques que psychiques. Ce travail, utilisant un corpus critique interdisciplinaire, des études sur l’intermédialité, l’orientalisme, aux études de genre, propose le concept de « trouble » afin de penser des œuvres souvent qualifiées d’insaisissables.