Thèse soutenue

Monnaie et foucaldo-marxisme : valeur-travail, fétichisme, relation de pouvoir et subjectivation

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Auteur / Autrice : Sejin Bae
Direction : Marie CuilleraiSang-Gil Lee
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie politique
Date : Soutenance le 09/06/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de changement social et politique (Paris ; 2014-...)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Renault
Examinateurs / Examinatrices : Marie Cuillerai, Sang-Gil Lee, Emmanuel Renault, Stéphane Haber, Guillaume Sibertin-Blanc, Judith Revel, Lynda Dematteo
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Haber, Guillaume Sibertin-Blanc

Résumé

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Dans notre thèse, nous élaborons une philosophie politique de la monnaie, dans le cadre théorique du foucaldo-marxisme, qui puisse servir au fondement épistémologique des études contemporaines de la finance et de la dette produites récemment dans diverses disciplines telles que la philosophie, la sociologie, l'anthropologie et la science économique. Dans la Section I (La Monnaie chez Marx : travail abstrait, monnaie et finance), en suivant le travail de reconstruction de la théorie marxienne de la monnaie mené par Suzanne de Brunhoff, en particulier dans La Monnaie chez Marx, son ouvrage majeur, et en le recontextualisant au sein des théorisations du concept de « valeur-travail » des économistes marxistes qui partagent quelques affinités électives avec sa pensée, nous tentons de saisir, de la manière la plus pertinente possible, la conception de la monnaie propre à Marx. Nous établissons le passage de la théorie post-structuraliste de la valeur/survaleur à la théorie du sujet monétaire chez Étienne Balibar, comme conclusion de notre enquête. En prenant cette conclusion comme passerelle, dans la Section II (Théorie marxiste du fétichisme reconstruite par Étienne Balibar : de l'idéologie au fétichisme), au moyen du concept post-structuraliste de Balibar, le « contrat social des marchandises », nous reconstruisons la théorie marxienne du fétichisme de manière balibarienne ou post-structuraliste, et nous réinstaurons cette théorie balibarienne du fétichisme, entièrement renouvelée philosophiquement, comme une réinterprétation transindividuelle ou quasi-transcendantale du « fétichisme » ou de la monnaie. Dans la Section III (Trois éléments de construction du foucaldo-marxisme : nominalisme, dispositif de séquestration et monnaie), dans le but de construire une progression vers la Section IV, nous étudions les concepts de nominalisme, de dispositif de séquestration et de monnaie chez Michel Foucault au prisme du concept de « relation de pouvoir », et établissons cet éclairage comme le présupposé d'une construction du foucaldo-marxisme. Dans la Section IV (Du Foucault de Deleuze au Foucault de Balibar : vitalisme, politique du dehors et parrêsia), nous reconstruisons l'ensemble de la philosophie de Foucault à travers le fil conducteur de la « subjectivation », en nous fondant sur le Gilles Deleuze de Foucault, où il parvient, selon nous, à produire la meilleure réinterprétation philosophique de l'ensemble de la philosophie de Foucault. Cependant, afin de dépasser le point de vue vitaliste que cette reconstruction deleuzienne implique, nous ne dépeignons pas, en dernière instance, le Foucault vitaliste, mais bien le Foucault politique, en passant par la lecture politique de la philosophie foucaldienne que Balibar opère au moyen du concept de politique du dehors. Dans la Section V (Le Foucaldo-marxisme comme théorie des « deux structures » ou de la « méta/structure » : Bidet avec Balibar), nous reconstruisons tout d'abord « l'approche méta/structurelle » de Jacques Bidet à notre propre manière, et étudions ensuite le foucaldo-marxisme qu'il construit dans le cadre théorique de cette approche, en suivant pas à pas le raisonnement minutieux de son ouvrage majeur, Foucault avec Marx. En nous fondant sur cet exposé, nous comparons cette construction socio-scientifique du foucaldo-marxisme de Bidet avec le rapprochement de Marx et Foucault opéré par Balibar, et avançons la thèse selon laquelle la monnaie constitue le noyau dur du foucaldo-marxisme. Dans la Conclusion (À nouveau sur la monnaie), nous soulignons à nouveau la nécessité absolue d’une philosophie politique de la monnaie révolutionnée par l’approche foucaldo-marxiste, en critiquant la théorie post-keynésienne de la monnaie endogène qui, contre d’une part le marxisme et d’autre part la science économique principale, ne conçoit la monnaie qu’à travers la science économique hétérodoxe.