Thèse soutenue

Quantification du soulèvement tectonique dans le golfe d’Aqaba, faille du Levant

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Auteur / Autrice : Matthieu Ribot
Direction : Yann KlingerEdwige Pons-Branchu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l’environnement
Date : Soutenance le 22/01/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre et de l'environnement et physique de l'univers (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR-Institut de physique du globe de Paris (2005-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Ritz
Examinateurs / Examinatrices : Mathilde Cannat, Paolo Montagna
Rapporteur / Rapporteuse : Aurélia Hubert-Ferrari, Christine Authemayou

Mots clés

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Résumé

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La faille du Levant, également appelée faille de la Mer Morte, est une faille décrochante senestre d’environ 1200 km de long. Elle s’étant du nord au sud, des monts Taurus et du système décrochant de la faille Est Anatolienne, à la terminaison nord du système extensif de la Mer Rouge. L’activité senestre décrochante de la faille du Levant, lié au déplacement vers le nord de la plaque Arabique par rapport à la microplaque Sinaï, est aujourd’hui bien contraint avec un déplacement de ~5mm/an et près de 107 km de décalage cumulé sur 20 Ma. Cependant, la composante verticale de ce grand système de faille reste encore mal définie. A partir de l’étude des marqueurs de l’activité tectonique dans la région du Golfe d’Aqaba et du Détroit de Tiran, les travaux de thèse consistent à contraindre l’architecture du système de faille dans sa terminaison Sud. A l’aide de nouvelles données bathymétrique multifaisceaux hautes résolutions collectées durant deux campagnes marines, nous avons ainsi défini un nouveau modèle de faille dans le golfe d’Aqaba. Le soulèvement de terrasses coralliennes à près de 100 mètres au-dessus du niveau marin dans le golfe d’Aqaba et jusqu’à 500 mètres sur l’île de Tiran, traduis un décalage vertical non négligeable au cours de ces derniers million d’année. Les coraux collectés sur ces surfaces durant la mission de terrain réalisé en Mars 2017, et analysés par datation Uranium-Thorium et isotopie du Strontium, révèlent un établissement de ces terrasses coralliennes pendant les épisodes interglaciaires. Ces niveaux servent ainsi de marqueurs temporels pour contraindre le décalage vertical engendré par les failles. La localisation précise des terrasses coralliennes, déterminée à l’aide d’images satellite Pléiades, permet de comprendre comment se structure l’activité tectonique dans la région du Golfe d’Aqaba et du détroit de Tiran. En corrigeant l’altitude actuelle des terrasses par les données eustatiques disponible dans la littérature et en connaissant précisément leurs âges de formation, nous en avons déduit un taux de soulèvement. Le soulèvement le long du Golfe d’Aqaba, estimé à l’aide des terrasses coralliennes, ne tombe pas en accord avec le soulèvement long terme déterminé par thermochronologie (Lefèvre M., PhD). En poussant l’analyse, il semblerait que ce soulèvement se répartie sur les structures actives mais également le long de structures bordières, jusque lors considérés comme inactives, en raison de la modification de la position du pôle de rotation Arabie-Sinai il y a 5 Ma. L’issue de ces travaux soulève de nouveaux questionnements quant à comment se répartie le décalage le long de cette section de faille avant le changement de position du pôle de rotation, et comment se connecte le système décrochant en direction du point triple Mer Rouge-Golfe de Suez-Golfe d’Aqaba. Le bassin présent au sud de l’île de Tiran est-il le dernier bassin de type pull-apart avant la connexion avec le système extensif, ou est-ce que des échelons supplémentaires, aujourd’hui masqué par les dépôts importants d’évaporite en Mer Rouge, se propage encore plus au Sud avant de se connecter au système extensif ?