Thèse soutenue

Cosmologie primordiale et ondes gravitationnelles : des transitions de phase aux cordes cosmiques et aux trous noirs primordiaux

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Auclair
Direction : Danièle SteerChiara Caprini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique de l'univers (ed 560)
Date : Soutenance le 09/07/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AstroParticule et Cosmologie (Paris ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : David Langlois
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Steer, Chiara Caprini, David Langlois, Ruth Durrer, Edmund Copeland, Germano Nardini, Sébastien Clesse, Mark Hindmarsh
Rapporteurs / Rapporteuses : Ruth Durrer, Edmund Copeland

Résumé

FR  |  
EN

La force gravitationnelle régit l'évolution des structures dans l'Univers, depuis les plus petites échelles, celles des lunes et des planètes, jusqu'aux galaxies, aux clusters et jusqu'à l'évolution de l'Univers lui-même. Son importance pour décrire l'Univers qui nous entoure n'est plus à démontrer~: les succès de la relativité générale s'accumulent depuis maintenant plus d'un siècle. Cependant, il a fallu attendre les premières détections directes d'ondes gravitationnelles en 2015 par LIGO/Virgo pour que la gravité, sous la forme d'ondes gravitationnelles, devienne un outil direct d'observation pour scruter l'Univers dans ses recoins les plus sombres et inaccessibles, tels l'environnement proche des trous noirs et les premiers instants de l'Univers. Les perspectives qu'offrent ces nouveaux types d'observations sont comparables à ce que l'étude du fond diffus cosmologique a pu apporter au tournant du millénaire, marquant de ce fait le début de la cosmologie moderne de précision. Ce travail de doctorat s'inscrit dans ce sujet de recherche particulièrement stimulant qu'est l'étude des ondes gravitationnelles au sein de la collaboration LIGO/Virgo/KAGRA -- le réseau de détecteurs terrestres d'ondes gravitationnelles actuellement en place -- et de la collaboration LISA, la constellation de trois satellites séparés de 2,5 millions de kilomètres destinée à détecter des ondes gravitationnelles de basse fréquence dans l'espace. Le sujet principal de cette thèse est l'étude de la cosmologie primordiale -- c'est-à-dire les premiers instants de l'Univers -- principalement par le prisme des détecteurs d'ondes gravitationnelles. Ce manuscrit comporte trois parties indépendantes. La première partie de cette thèse porte sur les cordes cosmiques, des défauts topologiques unidimensionnels susceptibles d'être formés lors de transitions de phase dans l'Univers primordial. Si elles étaient formées, ces reliques des premiers instants de l'Univers seraient des marqueurs des bouleversements qu'a connu notre Univers à ses débuts. C'est dans cette perspective que nous étudions l'évolution du réseau de cordes cosmiques, en particulier celle de la densité de boucles et leur émission d'ondes gravitationnelles. Nous formulons des prédictions pour la future mission LISA et mettons des contraintes sur les cordes cosmiques à partir des résultats de LIGO/Virgo/KAGRA. Dans une seconde partie, nous étudions la formation de trous noirs primordiaux à la fin de l'inflation, une période d'expansion accélérée dans l'Univers primordial. Durant cette phase dite de preheating, qui précède la formation des particules du modèle standard, l'inflaton oscillant autour du minimum de son potentiel aurait pu engendrer une instabilité de la métrique à l'origine de la formation d'une grande quantité de trous noirs primordiaux. Cette deuxième partie de la thèse est donc consacrée à l'étude de cette instabilité et à quantifier la production de trous noirs en utilisant le formalisme d'excursion-set. La troisième et dernière partie est, quant à elle, dédiée aux transitions de phase du premier ordre, en particulier durant la transition électro-faible dans des extensions du modèle standard. Durant la transition, une grande quantité d'énergie est transmise au milieu ambiant sous forme d'énergie cinétique et peut générer de la turbulence. Nous proposons dans cette partie, une modélisation de cette turbulence libre et du spectre d'ondes gravitationnelles qui en résulte.