Thèse soutenue

Le purpura thrombotique thrombocytopénique : spécificités - étude de la protéase ADAMTS13 dans des contextes atypiques et étude d'un traitement préemptif administré par la voie sous-cutanée contre les rechutes des formes acquises auto-immunes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maxime Delrue
Direction : Alain Stepanian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hématologie
Date : Soutenance le 25/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Recherche clinique appliquée à l'hématologie (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Coppo
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Gouin-Thibault, Agnès Veyradier
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Pouplard, Ygal Benhamou

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) est une microangiopathie thrombotique (MAT) rare associée à un déficit fonctionnel sévère en ADAMTS13 (a-disintegrin- like-metalloprotease-with-a-thrombospondin-type-1-motif-member 13), qui conduit à l’accumulation de facteur Willebrand (VWF) hautement mutimérisé et à la formation de thrombi au sein de la microcirculation. Le déficit en activité d’ADAMTS13 est acquis dans 95 % des cas, dont 75 % présentent des anticorps anti-ADAMTS13, ou congénital pour 5 % des patients. Sur le plan biologique, s’associent une anémie hémolytique mécanique et une thrombopénie de consommation. La symptomatologie clinique est polymorphe, et regroupe des signes neurologiques, digestifs, cardiologiques et néphrologiques, qui rendent le diagnostic de PTT difficile. Dans 50 % des cas de PTT, un contexte clinique particulier est associé. Le traitement de la phase aiguë repose sur l’association des échanges plasmatiques associés aux immunosuppresseurs et aux traitements anti-VWF. En rémission, l’enjeu thérapeutique est la prévention des rechutes cliniques. Ce travail de thèse constitue une approche essentiellement clinique et avait pour objectif de caractériser quelques aspects du diagnostic du PTT, ainsi que du traitement préemptif de ses rechutes. Dans la première partie, l’étde de 80 patients a permis d’établir une prévalence de 5,9 % des signes neurologiques focaux au cours d’un épisode aigu de PTT. Le caractère isolé de la symptomatologie neurologique chez 52,5 % des patients et les niveaux de créatininémie et de LDH significativement inférieurs sont en faveur d’une ischémie d’organe limitée. Malgré l’existence de nombreux arguments, nous avons montré que la présence de signes neurologique focaux n’était pas associée aux taux de VWF. Dans la seconde partie, mon travail a permis de caractériser 104 patients atteints de PTT et 438 patients atteints d’une MAT non-PTT tous dans un contexte néoplasique. Les patients avec cancer atteints de PTT sont plus âgés et en majorité de sexe masculin (54%). Les anticorps anti-ADAMTS13 ne sont retrouvés que dans 36% des cas (73% dans la population générale de PTT) et suggèrent l’existence d’autres mécanismes physiopathologiques de diminution de l’activité d’ADAMTS13. Les scores cliniques actuellement utilisés ne sont pas adaptés aux patients avec un cancer présentant une MAT. La troisième partie constitue une étude exploratoire de l’axe VWF/ADAMTS13 dans une pathologie récente, la Coronavirus disease-2019 (COVID-19). Sur 133 patients consécutifs, aucun n’a présenté de MAT. Nos résultats montrent une association entre l’activité d’ADAMTS13 et la survenue d’un décès (p<0,0001), suggérant son implication dans les processus microthrombotiques pulmonaires responsables de la sévérité de la pathologie. Le déséquilibre de l’axe VWF/ADAMTS13 était significativement associé à la survenue de thromboses veineuses. Dans la dernière partie, chez les patients ayant un PTT en rémission, le risque est celui d’une rechute clinique. Le traitement préemptif par rituximab administré par voie intra veineuse (IV) est efficace pour la prévention des rechutes cliniques de PTT, mais n’a jamais été utilisé par voie sous-cutanée (SC). Sur 12 patients en rémission clinique d’un PTT aigu, l’administration préemptive du rituximab par voie SC a montré une efficacité similaire par rapport à la voie IV avec des délais respectifs de ré- administration de 18 mois [15,3-18,8] vs. 15 [10-23] mois. Cette nouvelle voie d’administration pourrait améliorer la qualité de vie des patients et être une source de gain de temps de soins pour le système hospitalier. Ainsi, le PTT reste une pathologie complexe dont tous les physiopathologiques ne sont pas encore bien connus. Le diagnostic reste encore complexe étant donné qu’il s’agit d’une maladie rare.