Thèse soutenue

Dynamique et évolution des systèmes étoile-planète. Impact des interactions magnétiques et de marées

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Auteur / Autrice : Jérémy Ahuir
Direction : Allan Sacha BrunStéphane Mathis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique. Astronomie et astrophysique
Date : Soutenance le 29/09/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Astrophysique Instrumentation Modélisation (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Sébastien Charnoz
Examinateurs / Examinatrices : Allan Sacha Brun, Stéphane Mathis, Sébastien Charnoz, Magali Deleuil, Nadège Meunier, Theresa Rank-Lueftinger, Antonino Francesco Lanza, Antoine Strugarek
Rapporteurs / Rapporteuses : Magali Deleuil, Nadège Meunier

Résumé

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Au cours des deux dernières décennies, de nombreuses planètes proches ont été détectées autour d'une grande variété d'étoiles hôtes. Ces exoplanètes sont susceptibles de subir une migration planétaire par le biais d'interactions de marées mais également par des effets magnétiques. Le but de cette thèse est d'étudier l'influence de l'action combinée de tels processus sur la dynamique et l'évolution des systèmes étoile-planète, ainsi que sur les populations planétaires observées. Après une première partie traitant de la diversité des étoiles de type solaire, des planètes et des interactions susceptibles de s'y produire, nous présentons dans une seconde partie un formalisme fournissant des prescriptions pour la perte de masse des étoiles, leur champ magnétique ainsi que leurs propriétés coronales compatibles avec la gyrochronologie et les observations de champs magnétiques stellaires par spectropolarimétrie. Puis, nous étudions l'évolution orbitale d'une planète le long de l'évolution structurelle et magnéto-rotationnelle de son étoile hôte en prenant en compte simultanément les couples magnétiques et de marées, afin d'expliquer la distribution des planètes proches observées. Pour ce faire, nous avons étendu un modèle numérique d'évolution séculaire de systèmes étoile-planète circulaires coplanaires appelé ESPEM. Celui-ci prend en compte les changements structurels stellaires, le freinage de l'étoile par le vent, la dissipation des marées dans l'enveloppe convective stellaire (notamment par le biais des ondes inertielles) ainsi que les interactions magnétiques étoile-planète dans le régime dipolaire. Nous étudions ainsi les configurations possibles des systèmes étoile-planète en résultant et évaluons l'influence relative des couples magnétiques et de marées au cours de leur évolution séculaire. Nous synthétisons ensuite des populations de tels systèmes et confrontons leur distribution en période orbitale et en période de rotation stellaire aux données du satellite Kepler. Nous montrons notamment que les interactions magnétiques étoile-planète affectent de manière significative la distribution des super-Terres autour des étoiles en rotation lente, tandis que les effets de marées façonnent la distribution des planètes géantes. La troisième partie de cette thèse se concentre sur la modélisation ab-initio d'interactions étoile-planète dont la compréhension est essentielle pour obtenir une vision complète de l'évolution des systèmes. Nous nous penchons en premier lieu sur la dissipation de marée dans les zones radiatives stellaires, dans le but d'évaluer sa variation en fonction du type stellaire et du stade évolutif considérés. Un formalisme général permettant d'évaluer la dissipation des ondes de gravité de marée quelle que soit la masse de l'étoile y est présenté. De plus, l'influence de la structure et de l'évolution stellaires sur la dissipation de marée dans le coeur radiatif des étoiles de type solaire y est étudiée. Nous montrons que la dissipation de la marée dynamique dans la zone radiative domine l'évolution du système à la fin de la séquence principale et durant les phases des sous-géantes et des géantes rouges. La dissipation de la marée dynamique dans la zone convective, plus efficace pour des étoiles en rotation rapide, est la plus forte contribution durant la majeure partie de la pré-séquence principale et le début de la séquence principale. Enfin, nous nous penchons sur la transition entre les régimes dipolaire et unipolaire d'interactions magnétiques étoile-planète. Pour ce faire, nous avons recours à des simulations MHD 3D. La transition du régime dipolaire vers le régime unipolaire, obtenue en diminuant la diffusivité magnétique de la planète, met en évidence une saturation du couple magnétique dans le régime unipolaire à la valeur attendue dans le régime dipolaire, plus faible que les prédictions des travaux antérieurs pour le cas unipolaire