Esclavage, empires et diplomatie (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis) : abattre ou consolider l'esclavage dans le monde atlantique après Saint-Domingue (c. 1795 - c. 1825) ?
Auteur / Autrice : | Andy Cabot |
Direction : | Marie-Jeanne Rossignol, Allan Potofsky |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et cultures des sociétés anglophones. Civilisation américaine |
Date : | Soutenance le 12/01/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Steven Sarson |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Le Jeune, Bertrand Van Ruymbeke, Frédéric Régent | |
Rapporteur / Rapporteuse : Françoise Le Jeune, Bertrand Van Ruymbeke |
Résumé
Cette thèse est une histoire politique de la question de l’esclavage durant l’ère des révolutions sous l’angle de la diplomatie. Le point d’ancrage de l’étude se situe sur l’insurrection de Saint-Domingue dont l’aboutissement fut l’indépendance de la république d’Haïti en 1804. En plaçant Saint-Domingue/Haïti au centre de son récit, elle permet d’éclairer des situations et ruptures majeures de la période quant à l’avenir de l’esclavage colonial aux Amériques : le réformisme impérial britannique marqué par l’abolition de la traite en 1807 et la tentative d’extension de cette décision aux autres nations européennes au Congrès de Vienne ; la politique anti-traite des Etats-Unis lors des années 1790, puis l’acquisition de la Louisiane en 1803 qui renversa la tendance en faveur de l’expansion de l’esclavage ; et, enfin, l’exemple français, marqué par l’expérience d’une politique d’émancipation générale des esclaves dans les colonies en 1794, puis celle du rétablissement de l’esclavage sous le Consulat en 1802. Pour tous ces changements à l’échelle impériale et « métropolitaine », l’étude reste toujours soucieuse du socle social et politique à l’origine de ces changements : la dynamique révolutionnaire à l’œuvre dans la « Grande Caraïbe » déclenchée après l’insurrection de Saint-Domingue d’août 1791, qui, de la côte de Guyane jusqu’au Golfe du Mexique, force Etats et propriétaires à multiplier les ripostes et réformes afin de maintenir l’ordre politique impérial dans les Caraïbes. En proposant un récit de l’abolition fondé sur les conflits politiques inter-étatiques et intra-impériaux (métropoles-colonies) dans toute la région caribéenne, cette étude offre un visage renouvelé de l’espace concerné : celui des espaces caribéens américains façonnés par la difficile – et, au final, incomplète – remise en question d’une « économie politique impériale de l’esclavage au cours d’une période autant marquée par les ruptures radicales envers le système esclavagiste que les « contre-révolutions » en faveur de l’esclavage.