Thèse soutenue

La première saccade sur les peintures et les sculptures : études in situ et implications théoriques

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Auteur / Autrice : Magali Seille
Direction : Zoï Kapoula
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRIS Physiopathologie de la vision et de la motricité binoculaire (Paris ; 2019-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Dokic
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Dokic, Denis Cerclet, Marine Vernet, John Stein, Dominique Brémond-Gignac
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Dokic, Denis Cerclet

Résumé

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La thèse présente quatre études qui s’appuient sur des données recueillies lors des enregistrements d’eye tracking réalisés au musée des Beaux-Arts de Rouen en juin et en juillet 2013. Les résultats de ces quatre études montrent l’intérêt d’analyser la première saccade sur des peintures et des statues dans un contexte muséal. La première étude analyse la première saccade sur des tableaux de peinture. L’étude montre une attirance de la première saccade vers le centre des tableaux en contexte muséal. Cette attraction pour le centre des tableaux s’observe chez tous les groupes de sujets, mais elle est significativement moins marquée chez les novices qui ne fréquentent jamais les musées. C’est chez les amateurs, qui fréquentent régulièrement les musées, que la prégnance centrale s’observe le plus fréquemment. Dans le groupe d’experts, constitué de peintres et d’enseignants en histoire de l’art, et dans une moindre mesure dans le groupe des amateurs, la composition picturale est un facteur important pour déterminer l’orientation de la première saccade. Les experts semblent adopter une stratégie d’entrée dans l’œuvre en visant dès la première saccade un endroit clé qui livre le maximum d’informations visuelles, le centre lorsque le sujet principal y figure, ou une zone périphérique lorsque le sujet principal est excentré ou décalé. Une deuxième étude montre que la tendance à viser le centre d’un tableau dès la première saccade ne s’observe pas chez les enfants de 5 ans, mais qu’elle commence à s’observer chez les enfants de 8 à 10 ans, même si elle est moins marquée que chez les adultes novices en art. Les résultats de la troisième étude montrent un comportement oculomoteur très différent sur les statues. L’analyse de la première saccade sur des statues montre une tendance très nette à viser en premier une extrémité saillante, et non le centre, contrairement aux tableaux de peinture. L’étude conclut à un comportement oculomoteur spécifique pour les statues, déterminé par la présence physique avec ces corps de pierre dans lesquels les sculpteurs ont su exprimer un mouvement et mettre en valeur l’apogée de ce mouvement dans une extrémité particulièrement attirante pour le regard. Une quatrième étude subsidiaire, qui ne porte pas sur la première saccade, met en évidence un comportement oculomoteur particulier lors de la perception d’une illusion de mouvement et de profondeur. La thèse conclut que la première saccade est un puissant indicateur du comportement oculomoteur et de notre rapport aux œuvres d’art.