Thèse soutenue

Traumatisme et régulation émotionnelle chez l'adolescent ayant une personnalité limite

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Auteur / Autrice : Marion Robin
Direction : Bruno Falissard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Soutenance le 24/09/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Maurice Corcos
Examinateurs / Examinatrices : Maurice Corcos, Florence Askenazy-Gittard, Nicolas Georgieff, Véronique Delvenne
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Askenazy-Gittard, Nicolas Georgieff

Résumé

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Ce travail analyse l’interdépendance entre réalité interne et réalité externe chez les patients adolescents ayant une personnalité limite. Il explore à quel point la perception des émotions d’autrui, la perception de ses propres émotions, et la perception de ses états corporels, dépendent toutes trois de la nature de la relation établie avec autrui, avant. Ces travaux se situent à la croisée de trois courants théoriques : la psychanalyse, l’attachement et les neurosciences. Les expériences d’adversité (liens parents-enfants dysfonctionnels, évènements de vie stressants ou maltraitances) sont le support pour mesurer l’impact de l’histoire des patients sur leur régulation émotionnelle et corporelle. L’hypothèse principale est que les mécanismes de perception de soi et d’autrui sont influencés par la distance relationnelle. Notamment, il postule que les adolescents qui possèdent de grandes capacités de perception des émotions faciales ont connu plus d’expériences de retrait relationnel. Trois études expérimentales sont le support de ce travail, le réseau borderline adolescent EURNET-BPD (étude cas-témoins, n=85/n=84), l’étude PERCEPT (n=61) et l’étude RELADO (n=55). Les résultats montrent que la reconnaissance émotionnelle faciale, l’alexithymie, l’empathie et l’intéroception sont toutes corrélées à des variations de distance relationnelle, dont l’attachement est l’un des modèles. Les expériences de retrait relationnel sont corrélées à une augmentation de la sensibilité borderline aux émotions faciales, alors qu’un environnement contrôlant serait associé à une diminution de l’acuité perceptive. D’autre part, les patients borderline montrent que les relations parents-enfants dysfonctionnelles ont un impact sur l’attachement mais pas sur leurs symptômes affectifs directement, alors que le cumul des évènements de vie est associé à une diminution du sentiment de désespoir, une diminution des symptômes affectifs et le développement d’une pensée opératoire (dimension alexithymique). Enfin, la mesure des modalités d’intéroception révèle à quel point la psychopathologie borderline est un trouble qui s’ancre dans une difficulté d’intégration psycho-corporelle, affective et relationnelle.