Diabètes, vascularisation pancréatique et pancréas exocrine
Auteur / Autrice : | Laure Alexandre-Heymann |
Direction : | Etienne Larger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie et physiopathologie |
Date : | Soutenance le 03/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Cochin (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Vinciane Rebours |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Bourron, Anne Couvelard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Kessler, Bruno Fève |
Mots clés
Résumé
La régulation glycémique, chez l'humain comme chez l'animal, dépend de la sécrétion d'insuline. Les différents types de diabète sont ainsi liés à des dysfonctionnements spécifiques des cellules bêta situées au sein des îlots de Langerhans. Cependant, le pancréas exocrine est lui aussi impliqué dans la physiopathologie des diabètes : les maladies du pancréas exocrine (pancréatite chronique, cancer du pancréas, mucoviscidose) peuvent se compliquer de diabète, et les anomalies du pancréas exocrine sont fréquentes chez les patients présentant un diabète de type 1 ou un diabète de type 2. Les lésions vasculaires pancréatiques étant par ailleurs plus fréquentes, plus précoces et plus sévères chez ces derniers, nous avons étudié les liens entre diabètes, vascularisation pancréatique et pancréas exocrine. Notre travail a consisté en plusieurs séries d'expérimentation : - Une première étude comparant les scanners pancréatiques de patients présentant un diabète de la mucoviscidose à ceux de patients présentant une mucoviscidose sans diabète. Les patients présentant un diabète de la mucoviscidose présentaient plus de dégénérescence graisseuse du pancréas et de calcifications pancréatiques que ceux qui n'avaient pas de diabète. - Une deuxième étude comparant les scanners pancréatiques de patients présentant un diabète de type 2 avec celui de témoins. Chez les patients, l'artère splénique vascularisant la queue du pancréas était plus fréquemment calcifiée, et de façon plus sévère, et l'arbre vasculaire pancréatique était moins dense que chez les témoins. Par ailleurs, les variations de volume et d'infiltration graisseuse étaient différentes entres les patients et les témoins, le volume pancréatique étant notamment corrélé au diamètre de l'artère splénique uniquement chez les patients. - L'élaboration d'un modèle murin d'ischémie pancréatique par ligature définitive de l'artère splénique : l'ischémie de la queue du pancréas n'a pas montré d'effet sur la régulation glycémique ni sur la masse Bêta pancréatique. En revanche, la zone ischémiée présentait des signes clairs de pancréatite tels qu'une atrophie acinaire, une fibrose inter- et intralobulaire et une infiltration leucocytaire. On observait également une dégénérescence graisseuse importante du pancréas. Ces anomalies avaient régressé en grande partie 6 semaines après la ligature, montrant des capacités importantes de régénération du pancréas chez la souris. Ainsi, ce travail montre qu'il existe une interconnexion entre les anomalies du pancréas exocrine et du pancréas endocrine dans ces différentes pathologies, et que la vascularisation pancréatique joue un rôle dans cette interconnexion avec un effet notamment sur la dégénérescence graisseuse pancréatique.