Thèse soutenue

Utilisation de méthodes computationnelles innovantes dans l'étude des mécanismes d'activation des récepteurs métabotropique du glutamate

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Auteur / Autrice : Alexandre Cabayé
Direction : Francine AcherHugues-Olivier Bertrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Modélisation moléculaire
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Médicament, toxicologie, chimie, imageries (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Chimie et Biochimie Pharmacologiques et Toxicologiques (Paris ; 1998-....)
Entreprise : Dassault systèmes
Jury : Président / Présidente : Alexandre de Brevern
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre de Brevern, Esther Kellenberger, Serge Antonczak, Jean-Philippe Pin, Anne Goupil-Lamy
Rapporteur / Rapporteuse : Esther Kellenberger, Serge Antonczak

Résumé

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Les récepteurs métabotropiques du glutamate (mGlu) appartiennent à la classe C de la famille des récepteurs couplés aux protéines G, caractérisée par un domaine extracellulaire bilobé, s'appelant le domaine « Venus Flytrap » (VFD), et par leur fonctionnement obligatoire en dimère. Simuler le mécanisme d'activation de ces larges récepteurs est un réel défi, car il a été défini qu'ils ont un temps d'activation de l'échelle de la milliseconde, alors que les simulations actuelles ne peuvent produire que des centaines de nanosecondes à quelques microsecondes. Afin de palier à cette limitation, nous avons utilisé deux techniques, la première étant la dynamique moléculaire accéléré gaussienne (GaMD) et la seconde étant la dynamique moléculaire ciblé (targeted MD). Nous avons porté notre intérêt sur le récepteur mGlu2, qui peut jouer un rôle dans plusieurs maladies neurologiques et troubles psychiatriques, tels que l'épilepsie, la maladie de Parkinson, les douleurs chroniques, ou bien la schizophrénie. Premièrement, nous avons pour la première fois modélisé ce récepteur dans sa totalité, en se basant sur la structure du récepteur mGlu5 entier. Nous avons modélisé un dimère actif (Acc) avec les deux VFDs fermés et liés à un agoniste, le Me-CCG, ainsi qu'un dimer inactif (Roo) avec les deux VFDs ouverts mais aussi liés à cet agoniste. Comme toutes les structures disponibles du domaine transmembranaire (TMD) étaient dans un état inactif, il en a été de même pour nos modèles. Notre premier objectif était de simuler une transition vers une activation totale du modèle Acc (jusqu'aux TMDs) et d'étudier les résidus impliqués. Néanmoins, notre objectif le plus ambitieux fut de simuler les chemins d'activation d'un modèle à l'autre, ce que nous avons fait avec succès. En plus du projet principal, nous avons réalisé d'autres études sur des récepteurs. La première porte sur la sensibilité des récepteurs mGlu du groupe-II aux ions chlorures, amenant à une meilleure compréhension de leur mécanisme d'activation. Les seconde et troisième portent sur la découverte de nouveaux agonistes des récepteurs mGlu du groupe-III, et de leur mode de liaison unique pour cette famille, à deux sites simultanément (orthostérique et ionique), et d'un modulateur allostérique. La quatrième porte sur un récepteur mGlu homologue chez la Drosophile, le récepteur Mangetout (Mtt), pour lequel nous avons découvert le mode de liaison de l'agoniste endogène, l'arginine, et d'un autre agoniste en présence et en l'absence d'ions Ca2+. Nous avons aussi publié deux études sur des transporteurs membranaires impliqués dans un trouble psychiatrique et une maladie génétique rare. La première, sur le transporteur de l'alanine-sérine-cystéine 1 (Asc-1), capable de transporter des deux côtés de la membrane plasmique la D-sérine, un agoniste naturel du récepteur NMDA. Nous y discutons qu'un contrôle fin de l'absorption et de la libération de la D-sérine, par Asc-1 à l'aide de petites molécules, pourrait être une piste prometteuse afin de réduire les symptômes de la schizophrénie, dus à l'hypofonctionnement des récepteurs NMDA. La deuxième étude porte sur la sialine, un transporteur régulant l'absorption et la libération lysosomale d'acides sialiques. Cependant dans le cas de la maladie génétique rare de Salla, la simple mutation R39C entraine un acheminement partiel du transporteur jusqu'aux lysosomes, entrainant une diminution de près de 80% de l'activité de transport. Nous avons enquêté sur le mode d'interaction d'un ligand non compétitif de l'absorption mais compétitif de l'efflux. Étonnamment, les études pharmacologiques ont montré un effet chaperon pouvant faciliter le ré-adressage partiel du transporteur au lysosome, et ainsi réduire les symptômes les plus graves de la maladie.