Galiciennes en Catalogne sous le premier franquisme (1940-1960) : de la migration « économique » aux chemins d’émancipation d’une migration choisie
Auteur / Autrice : | Emma Rubio-Milet |
Direction : | Christine Marie Yvonne Delfour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères |
Date : | Soutenance le 19/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université Gustave Eiffel |
Ecole(s) doctorale(s) : | Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Óscar Freán Hernández, Mercè Pujol Berché, Marc Marti, Almudena Delgado Larios |
Rapporteurs / Rapporteuses : Óscar Freán Hernández, Mercè Pujol Berché |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette étude d’une migration intérieure espagnole sous le premier franquisme, propose d'interroger la spécificité de l'émigration des femmes galiciennes en Catalogne dans la période réputée d’immobilité du premier franquisme, comme sous-ensemble du phénomène plus large des migrations espagnoles en temps de crise. Cette thèse de doctorat examine au-delà d’un phénomène qualifié de migration « économique », les aspects historiques, démographiques et sociologiques, mais aussi humains, de cette migration spécifique, presque invisible, entre 1940 et 1960, afin de l'objectiver quantitativement, mais plus essentiellement pour révéler et valoriser qualitativement des trajectoires singulières.Nous y exposons les méthodes utilisées, inspirées de la sociologie ou de l’anthropologie pour l’exploitation des entretiens menés en Galice et en Catalogne, afin d’historiciser leurs trajectoires de femmes : fragments de récits de vie captés lors des entretiens ou sources orales enregistrées dans un fonds d’archives orales en Galice, sources archivistiques ou bibliographiques. L’analyse d’extraits sélectionnés des entretiens permet d’approcher et de comprendre, à partir de leur expérience individuelle, le monde que quittaient les émigrantes galiciennes, économiquement abandonné mais riche d’une culture singulière, et celui qui était au bout de leur voyage et qu’elles choisissaient, urbain, industriel et riche de sa propre culture ; comprendre afin de mesurer leurs motivations et de faire nôtres les enjeux et les conditions de ce flux migratoire invisibilisé par l’Histoire. Forte de cette compréhension sensible, nous nous projetons dans l’Espagne de l’après-guerre civile, de Galice en Catalogne, dans l’idée de dégager la spécificité de chacune des deux régions, ses territoires, sa population, son histoire et sa société, notre objectif étant de retracer la trajectoire de femmes espagnoles, galiciennes transculturées en Catalogne, parfois pour mieux repartir, et de montrer en quoi elles ont, par leur travail, leur aspiration entêtée à vivre mieux, leur dynamisme et leur courage, contribué à la modernisation de l'Espagne au seuil du tournant des années 1960