Thèse soutenue

Recherches sur les représentations humaines et animales en Anatolie protonéolithique dans les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate

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Auteur / Autrice : Canan Dumurcakli
Direction : Catherine Breniquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 28/01/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire Espaces et cultures (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marianne Jakobi
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Des Courtils, Marcel Otte

Résumé

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Le processus de néolithisation dans les hautes vallées du Tigre et de l’Euphrate en Turquie a été documenté récemment par une série de sites datés des 10èmeet 9ème millénaires avant J.-C. montrant l'apparition de la sédentarisation et de l’agriculture. Ces transformations s'accompagnent de modifications dans le domaine artistique traduisant probablement un changement dans l'imaginaire de l'homme comme nous l’observons ainsi à Hallan Çemi, Çayönü, Göbekli Tepe, Körtik Tepe et Nevali Çori. Afin de mieux comprendre ces transformations, et en l'absence d'une périodisation locale autonome, un parallèle est fait avec la culture natoufienne. Cet art assez varié nous parvient principalement sous différentes formes, liées ou non à l'architecture, telles que les piliers, les figurines, les statues, les représentations sur les outils ou sur les vaisselles. Il est caractérisé par des représentations d’animaux, d’êtres humains et par des motifs géométriques. Tournant le dos aux hypothèses habituelles formulées pour rendre compte de cet art, notamment le chamanisme ou le totémisme, on propose d'en faire une lecture formelle qui renoue avec une démarche "littéraire" délaissée par les préhistoriens, en nous gardant de toute surinterprétation. On questionne ici l'art préhistorique et ses rapports éventuels avec le mythe. En effet, la présence des éléments répétitifs comme le serpent ou la grue dans la mythologie du Proche Orient exige de chercher leur source dans l’art préhistorique. Toutefois, nous n'entendons pas cette notion de "mythe" comme un point de vue particulier mais comme une manière de penser de l’homme préhistorique. Nous nous attachons également à l'étude de la forme qui n’est pas séparable du contenu. Elle contribue à saisir le sens de l’art préhistorique et ouvre sur la question de l’esthétique. C’est ainsi que nous tentons d'appréhender la notion du beau, de la symétrie pour l’homme préhistorique au commencement du Néolithique. Enfin, par l’image nous essayons d'approcher l’univers intérieur de l’artiste. La lecture de l’image et son rapport avec son message, témoignent que l’homme préhistorique a eu un imaginaire assez complexe, difficile à saisir dans le détail. Pourtant c’est l’image qui nous ouvre un nouveau champ d’application afin d’observer la perception du monde pour les hommes de la Préhistoire récente du Proche-Orient.