Thèse soutenue

Relationship-to-Profit : Une théorie d’entreprise, des marchés, et du profit pour l’économie sociale-écologique
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Auteur / Autrice : Jennifer Hinton
Direction : Arnaud DiemerÉric Dacheux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 11/02/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...) en cotutelle avec Stockholms universitet
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Max Koch
Examinateurs / Examinatrices : Sarah Cornell, Wiebren J. Boonstra
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel O'Neill, Ayşem Mert, Alain Alcouffe

Résumé

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Comment la relation des entreprises avec le profit affecte-t-elle la soutenabilité sociale et écologique? De nombreux spécialistes du développement durable ont identifié la course au profit comme un moteur clé de l'exploitation sociale et de la destruction de l'environnement. Pourtant, les études mettent rarement en question la nécessité de cet impératif de profitabilité. L'existence très répandue de formes d'entreprises à but non lucratif suggère qu'il existe d'autres façons de penser l’entreprise. Dans cette thèse, je mixe économie institutionnelle et dynamique des systèmes pour mieux comprendre la manière dont les entreprises, les marchés et le profit affectent les performances en matière de durabilité, et cela afin d'expliquer comment des approches alternatives à ces institutions pourraient produire des résultats différents. Le résultat est une nouvelle théorie sur la façon dont la relationship-to-profit (la relation des entreprises vis-à-vis de leur profit) joue un rôle clé dans la soutenabilité d'une économie, et cela car elle guide et contraint les comportements dans une dynamique plus large. Dans l'Article 1, je construis un cadre conceptuel pour mieux comprendre les compromis et les synergies entre le profit et la soutenabilité socio-écologique. Je montre comment les stratégies de recherche de profit peuvent être examinées en fonction de la source de leur profit : les gains d'efficacité ; les contributions volontaires et éclairées des acteurs sociaux ; ou bien d’une exploitation sociale ou/et écologique. Ces sources de profit limitées impliquent des limites au profit. Par conséquent, pour que les entreprises et les marchés soient soutenables, ils devraient considérer le profit comme un moyen plutôt que comme une fin en soi. Dans l'Article 2, j'explique que le fait que le profit soit vu comme un moyen ou une fin se manifeste à la fois par des objectifs volontaires (si une entreprise poursuit explicitement le profit comme but) et des droits financiers (le droit ou l'obligation de distribuer le profit à des propriétaires privés).Certaines formes d'entreprise encouragent le profit en tant que fin plus que d'autres. Dans l’Article 3, je décris deux idéal-types d'économi, une à but lucratif et l’autre sans, et je décris la dynamique de ces systèmes. Le but juridique, la propriété (i.e. les droits financiers privés), et les structures d'investissement correspondantes des entreprises à but lucratif les encouragent à considérer le profit comme une fin. La recherche d'un gain financier illimité et la distribution privée des profits par ces entreprises tendent à stimuler le consumérisme, la dégradation de l'environnement, les inégalités, la concentration du marché et la corruption économique de la vie politique. Dans une économie à but non lucratif, les entreprises n'ont pas d'objectif de gain financier ni de droits financiers privés. Le profit dans un tel système est utilisé comme un moyen d’atteindre un objectif social. Cela se traduit par des niveaux d'égalité plus élevés et ouvre la voie à des politiques de soutenabilités plus efficaces.La relation au profit n’est pas la seule dimension d’une l'entreprise qui est importante en termes de soutenabilité. Dans l’Article 4, je développe un cadre analytique pour permettre une discussion plus large sur la forme que prendrait une économie post-croissance ; plus spécifiquement, je fais la distinction entre cinq dimensions clés de l'entreprise : (1) la relation au profit, (2) la structure juridique, (3) la gouvernance, (4) la stratégie, et (5) la taille ainsi que la portée géographique. Le cadre précise que la relation à but lucratif guide et contraint toutes les autres dimensions. En tant que tel, cette dimension est essentielle pour aligner repenser l’entreprise de manière soutenable. (...)