Thèse soutenue

De la transition économique à l’union monétaire : Éléments empiriques au regard des PECO, dans le contexte de l’Union Européenne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Lesuisse
Direction : Jean-Louis CombesEkrame Boubtane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 26/05/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Grégory Levieuge, Alexandru Minea
Rapporteur / Rapporteuse : Amélie Barbier-Gauchard, Antoine Parent

Résumé

FR  |  
EN

''Le sujet de l’économie internationale consiste, donc, en des questions soulevées, par les problèmes particuliers, de l’interaction économique, entre États souverains.'' (Krugman et al., 2011)L’innovation institutionnelle se met au service de ces interactions. Ainsi les pays européens, sur fond social, tentent d’utiliser le levier de la coopération économique, pour permettre à des siècles de conflits, de se transformer en atout économique. Une telle construction, aux pantagruéliques rebondissements, fusion d’Histoire et d’empires, non loin de l’utopie États-Unis d’Europe de Victor Hugo, démontre l’incroyable ingéniosité, avec laquelle les hétérogénéités nationales semblent parfaire le paradigme Europe. Nous proposons, dans cette thèse, d’éclairer certains de ces défis, au regard des pays qui, il n’y a pas un demi-siècle, marquaient la fracture du continent, les PECO. Ces économies, passées du stade en transition à économie développée, sont un cas d’étude sans précédent pour la compréhension des challenges économiques internationaux. Après avoir explicité le cadre général, dans lequel s’inscrivent ces travaux (chapitre 1), nous tâchons d’éclairer l’impact, de la politique monétaire de la BCE, sur les pays périphériques de la zone Euro, cependant membre de l’UE. Dans ce chapitre 2, nous construisons deux groupes de pays, selon leur régime de change envers l’Euro (fixe ou flexible). A partir de là, en utilisant des données monétaires, de prix et de production, nous mesurons l’impact d’un choc monétaire, par la BCE, sur les PECO. Nous trouvons que l’intégration économique induit des effets de débordement qui viennent influencer les décisions monétaires domestiques. De manière cohérente, les pays en change fixe, subissent plus fortement la politique monétaire de la BCE. Cependant, dans les deux groupes de pays, nous trouvons que les débordements ont tendance, à avoir moins d’impact, sur la volatilité de nos variables, au cours de la dernière décennie. Nous l’expliquons, par un canal du taux de change, plus efficace, pour absorber les chocs (en change flexible) et une crédibilité accrue des institutions monétaires domestiques.Alors que nous venons de voir que des effets de débordement agissent dans les PECO, nous ne pouvons, nous empêcher, de relier cela, aux enjeux monétaires domestiques. La première phase de la transition, au cours des 90’s, a été marquée par une forte inflation et par un taux de chômage très élevé. Ces dernières années sont sous le signe d’une inflation, qui semble maitrisée et d’un chômage relativement faible. Cela laisse à penser, que la crédibilité monétaire et que l’efficacité des banques centrales domestiques, ont été restaurées.Pourtant dans le processus d’accession à la zone Euro, les marges de manœuvre monétaires deviennent toujours plus restreintes. Tout au long du chapitre 3, nous utilisons la célèbre courbe de Phillips pour appréhender la relation, entre le taux de chômage et l’évolution des prix, comme proxy de l’efficacité de la politique monétaire. Les pays Baltes, la Slovénie et la Slovaquie nous permettent de mesurer l’impact des changements, de régimes de change, au cours de l’accession à la zone Euro. Dans le MCE-II, la relation est négative et significative. Néanmoins celle-ci disparait, au moment d’entrer dans l’union monétaire. Nous expliquons ce résultat par le fait que dans une union monétaire, les ''petites'' économies n’ont pas un poids suffisant pour influencer significativement les décisions de politiques monétaires.Si pour être pleinement efficace, la politique unique de la BCE doit se confronter, à des économies relativement homogènes, cette homogénéité transcende la sphère monétaire et touche directement l’économie réelle (en témoigne la courbe de Phillips). Les mécanismes d’ajustements, dans une union optimale, permettent de lisser l’impact des chocs asymétriques. Pour cela, le marché du travail nécessite une flexibilité (des salaires) et une mobilité des facteurs accrue. (...)