Thèse soutenue

Etude comparative chez les rats mâles et femelles de l'implication du complexe trigémino-cervical et du locus coeruleus dans l'intégration d'une douleur méningée

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Auteur / Autrice : Maxime Barnet
Direction : Lénaïc MonconduitMyriam Antri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 25/11/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Neuro-Dol (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Xavier Moisset
Rapporteurs / Rapporteuses : Annabelle Réaux-Le Goazigo, Michel Barrot, Serge Marchand

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La migraine est une pathologie chronique qui est caractérisée par la survenue d’intenses céphalées associées à d’autres symptômes tels que la photo/phonophobie, nausée/vomissements ou encore allodynie : douleur déclenchée par une stimulation non douloureuse. Ces symptômes apparaissent par crises entrecoupées d’intervalles d’accalmie. La migraine touche 15 à 18% de la population dans le monde, est retrouvée préférentiellement chez les femmes, et parfois de manière plus intense lors des menstruations. Même si certains mécanismes de la migraine commencent à être connus, il reste de nombreuses questions et notamment de savoir comment se fait l’intégration de la douleur migraineuse et si cette intégration est différente selon le sexe des individus.Dans notre projet, nous avons exploré chez les rats mâles et femelles, l’implication du complexe trigémino-cervical (CTC) et du Locus Coeruleus (LC) dans le développement de l’allodynie cutanée dans un modèle de douleur méningée induit par l’injection répétée de soupe inflammatoire (IS). La première région cérébrale, le CTC, constitue le premier relai central provenant de la région orofaciale dont les méninges. Le LC est un noyau noradrénergique dont les voies descendantes vont, entre autres, moduler la douleur et projeter sur le CTC. En combinant des analyses comportementales et des techniques immunohistologiques, nous avons montré chez les mâles comme chez les femelles qu’une injection durale d’IS induit une allodynie, qui devient persistante lors de la répétition des injections d’IS. Cependant, l’évolution de l’allodynie est plus rapide chez les femelles. En dissociant les femelles selon leur cycle hormonal : proestrus/estrus (P/E) et Metestrus/Diestrus (M/D), nous avons montré que les femelles P/E avaient une allodynie céphalique plus importante que les femelles M/D après 2 injections d’IS. De plus, en utilisant le marqueur d’activation neuronal c-Fos, les femelles aux stades P/E présentaient une activation plus importante dans le CTC suite à l’inflammation des méninges. Contrairement aux neurones du CTC, les neurones du LC n’ont pas été activés par l’IS, cependant, nous avons pu observer, en condition physiologique, un dimorphisme sexuel importants du LC : les neurones C-Fos dans le LC sont en quantité plus importante chez la femelle que chez le mâle. Enfin, nous nous sommes intéressés aux projections du LC à l’aide de techniques de traçage, et confirmé l’existence de projections directes du LC sur le CTC et de projections indirectes, utilisant la médulla rostro-ventrale comme intermédiaire. Nous avons également observé l’existence de projections corticales superficielles, qui pourraient avoir une influence sur la vascularisation méningée, et indirectement sur le CTC. Il n’existe cependant pas de différences anatomiques de ces projections entre les mâles et les femelles.L’ensemble de ces résultats démontre que l’intégration d’une douleur méningée dépend du cycle hormonal, et que l’activité du CTC est le reflet de cette intégration après deux injections d’IS. Nous avons également montré l’existence de voies directes et indirectes pouvant permettre au LC de moduler le CTC. Enfin, notre projet démontre la nécessité d’inclure les deux sexes dans les études scientifiques et de prendre en compte le cycle hormonal.