Le cancer du sein chez les femmes jeunes : Etude de facteurs pronostiques chez des patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif : Etude de la ménopause chimio-induite et de ses conséquences chez les femmes jeunes atteintes d’un cancer du sein non métastatique
Auteur / Autrice : | Sejdi Lusho |
Direction : | Catherine Chanal-Abrial, Nina Robin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie, pathologie (oncologie) |
Date : | Soutenance le 21/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Marie-Ange Mouret-Reynier, Joseph Gligorov |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Ladoire, Thierry Petit |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le cancer du sein est la maladie cancéreuse la plus fréquente chez la femme dans le monde. Bien qu’il touche principalement les femmes ménopausées, une grande partie des femmes atteintes de cette maladie sont diagnostiquées à un âge relativement jeune. Malgré un système immunitaire très performant, ces femmes ont tendance à présenter un cancer du sein agressif, souvent de sous-type moléculaire triple négatif (CSTN), nécessitant un traitement par chimiothérapie. Ce traitement est accompagné de toxicités importantes pour la fertilité et ne prévient pas toujours les rechutes métastatiques.Mes travaux de thèse ont porté sur deux axes : le premier sur la recherche de biomarqueurs prédictifs à partir des paramètres de la formule sanguine, dans le CSTN, et le second sur l’étude de la ménopause chimio-induite et ses répercussions sur la qualité de vie des femmes jeunes atteintes de cancer du sein.L’objectif du premier axe de ma recherche a été de déterminer si les paramètres immunitaires, tels que NLR (Neutrophil-to-Lymphocyte Ratio), PLR (Platelet-to-Lymphocyte Ratio), neutrophiles et/ou plaquettes au diagnostic sont des meilleurs biomarqueurs prédictifs et pronostiques que le taux des lymphocytes infiltrant la tumeur (TILs) au diagnostic, dans le CSTN. L’analyse a été réalisée sur une population de 120 patientes atteintes de CSTN et traitées par chimiothérapie néoadjuvante (CTNA) de type anthracyclines-taxanes.Les résultats obtenus ont permis de confirmer le rôle prédictif et pronostique des TILs. En effet, les TILs ≥ 30% et < 1.5% sont corrélés à un taux élevé de réponse pathologique complète (pCR) et à un taux élevé de rechutes métastatiques, respectivement (p=0,007 et p=0,012). Toutefois, le critère pCR seul est pas associé au pronostic, mais l’ensemble des patientes pCR + petites tumeurs résiduelles présente moins de risque de développer des métastases et une meilleure survie sans rechute métastatique (MFS) (p=0.042, p=0.024, respectivement) que le reste des patientes. Dans notre cohorte, le PLR < 133.25 au diagnostic est le seul paramètre issu de la formule sanguine associé à une réponse favorable (pCR + petites tumeurs résiduelles) à la CTNA (p=0,045). Ainsi, PLR est un meilleur biomarqueur prédictifs que les TILs concernant la réponse favorable associée à une meilleure MFS et à un moindre risque de rechute métastatique. Il est donc important de valider ces résultats dans desgrandes cohortes prospectives. Ainsi, PLR pourrait s’avérer un bon biomarqueur prédictif de la réponse du CSTN à la CTNA et pourrait être utilisé dans la pratique clinique.En ce qui concerne le deuxième axe de ma thèse, j’ai été chargé de la gestion de l’essai clinique MENOCOR, dont l’objectif principal est d’étudier les répercussions de la ménopause chimio-induite sur la qualité de vie des femmes jeunes atteintes d’un cancer du sein. L’étude n’étant pas terminée, il n’a pas été possible d’analyser les données. Néanmoins, j’ai pu assurer des missions de chef de projet, d’attaché de recherche clinique (ARC) et d’ARC moniteur pour l’étude MENOCOR, ce qui m’a permis de voir les différents aspects et métiers de la recherche clinique.En conclusion, ces travaux ouvrent plusieurs perspectives de recherches. Nous avons créé et mis en place l’essai PERCEPTION, qui nous permettra de valider les résultats présentés dans ce rapport. En outre, plusieurs paramètres, tels que les TILs, le PLR ou la RCB (Residual Cancer Burden), pourraient devenir des outils important dans la pratique clinique et dans la décision thérapeutique. Enfin, les résultats de l’étude MENOCOR nous permettront de mieux connaitre l’impact de la ménopause chimio-induite sur la qualité de vie et proposer des solutions pour améliorer la prise en charge du cancer du sein de la femme jeune.