Thèse soutenue

Rôle de l’autophagie dans la susceptibilité de l’hôte à l’infection par des Escherichia coli producteurs de colibactine associés au cancer colorectal

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laurène Salesse
Direction : Hang Nguyen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie cellulaire
Date : Soutenance le 08/12/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Microbes, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l’Hôte
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Matteo Bonazzi, Romain Villeger, Nicolas Barnich
Rapporteur / Rapporteuse : Muriel Mathonnet, Armelle Ménard

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les souches d’Escherichia coli productrices de colibactine, appelées CoPEC pour Colibactin-producing E.coli, sont apparues comme des acteurs majeurs impliqués dans la pathogénicité du cancer colorectal (CCR). Les CoPEC induisent des dommages à l’ADN et une instabilité chromosomique dans les cellules eucaryotes qui favorisent la carcinogenèse colorectale dans des modèles murins prédisposés au développement du CCR. Nous avons montré, dans une précédente étude, que l’autophagie dans les cellules épithéliales intestinales (CEI) limite les effets pro-carcinogènes des CoPEC dans un modèle murin génétiquement susceptible, ApcMin/+. Le premier objectif de la thèse était de regarder si les CoPEC sont capables d’induire le développement tumoral dans un modèle murin de CCR associé à l’inflammation chronique qui ne présente pas de susceptibilité génétique ou d’utilisation d’agents carcinogènes. Nous avons montré qu’à la suite de l’infection par la souche CoPEC 11G5 ou son mutant incapable de produire la colibactine, le score clinique et le score inflammatoire sont augmentés chez les souris sauvages et accentués lors d’une déficiente de l’autophagie dans les CEI. L’infection par la souche 11G5 mais pas par le mutant favorise l’apparition de carcinomes invasifs qui est augmentée lors d’une autophagie déficiente. La formation des carcinomes invasifs est associée avec l’accumulation de dommages à l’ADN, indépendamment de l’inflammation. En conclusion, les CoPEC induisent la carcinogenèse colorectale dans un modèle murin de CCR associé à l’inflammation chronique ne présentant pas de susceptibilité génétique ou l’utilisation d’agents carcinogenèses. Comme les cellules myéloïdes (MC) sont une composante importante du microenvironnement tumoral, notre second objectif était d’examiner le rôle de l’autophagie au sein de ces cellules dans la tumorigenèse colorectale des souris ApcMin/+ à la suite de l’infection par des CoPEC. Nous avons montré que la déficience de l’autophagie dans les MC augmente le volume mais pas le nombre de tumeurs colorectales chez les souris ApcMin/+ suite à l’infection par la souche 11G5 mais pas par la souche mutante 11G5ΔclbQ. Ceci est accompagné par une augmentation de la production de cytokines, une dérégulation de l’expression des gènes liés à la réponse des cellules T infiltrantes et à l’accélération de la prolifération des cellules coliques. Dans les BMDM (Bone marrow-derived macrophages), la déficience de l’autophagie entraine une augmentation du nombre intracellulaire de la 11G5 et favorise la production de cytokines pro-inflammatoires induite par la 11G5, mais cet effet est également observé suite à l’infection par la 11G5ΔclbQ. Par rapport à la condition non infectée ou infectée avec la 11G5ΔclbQ, l’infection par la 11G5 entraîne une augmentation de la production de ROS et de la sécrétion de l’IL-1β par les BMDM qui est favorisée par la déficience de l’autophagie. En conclusion, l’autophagie dans les MC est nécessaire pour inhiber l’accroissement tumoral dans le modèle murin ApcMin/+ infecté avec les CoPEC. Les données préliminaires suggèrent que cela pourrait être médié par l’inhibition de la production de ROS induite par CoPEC, qui sont d’importants régulateurs de la sécrétion l’IL-1β et de la réponse des cellules T dans le microenvironnement tumoral.