Thèse soutenue

La pollution photo-oxydante en zone source et au cours de son transport : étude comparée aux moyennes latitudes Nord, en Méditerranée et en Afrique de l'Ouest

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Auteur / Autrice : Baye Toulaye Pehan Thera
Direction : Agnès Borbon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'univers
Date : Soutenance le 11/05/2021
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences fondamentales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie physique (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Laurent Deguillaume
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Gros, Aurélie Colomb, Corinne Jambert
Rapporteur / Rapporteuse : Gérard Ancellet

Résumé

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L’ozone et ses précurseurs gazeux, les oxydes d’azote (NOx) et les Composés Organiques Volatils (COV), restent encore aujourd’hui des polluants atmosphériques majeurs. Les concentrations en ozone sont gouvernées par les émissions de ses précurseurs, sa production et sa consommation photochimique, les phénomènes de transport atmosphérique et de dépôt. Réduire efficacement les niveaux d’ozone pour atténuer ses effets néfastes sur la qualité de l’air, le climat et l’environnement, implique une bonne représentation de l’ensemble de ces facteurs. Pourtant ces derniers sont encore entachés d’incertitudes parmi lesquelles celles relatives aux émissions des COV, aux transformations chimiques de ces derniers et à la relation complexe et non linéaire entre l’ozone et ses précurseurs. Dans ce contexte, ces travaux de thèse ont eu un double objectif : (1) mieux comprendre les sources d’émission des COV anthropiques et (2) mieux comprendre leur devenir ainsi que ceux des photo-oxydants à partir des observations collectées dans trois régions contrastées du globe : les moyennes latitudes Nord (Paris), le Bassin de la Méditerranée et l’Afrique de l’Ouest. Les observations in-situ de surface et aéroportées des campagnes internationales MEGAPOLI, ChArMEx et DACCIWA avec l’ATR-42 français de Safire ont été analysées par une approche source-récepteur et la mise en œuvre de métriques originales ou communément utilisées.Les sources urbaines des COV ont d’abord été évaluées pour la mégapole d’Istanbul grâce à la mise en œuvre du modèle multivarié PMF (Positive Matrix Factorization) et des rapports à l’émission appliqués aux données en COV de la campagne TRANSEMED, composante de ChArMEx. Les résultats montrent que le trafic n’apparaît pas comme la source dominante à Istanbul avec une contribution d’environ 16% contrairement aux autres villes de la Méditerranée de l’Est et que les inventaires globaux sous-estiment largement les émissions des COV. Le système ozone-NOy-COV a ensuite été caractérisé et comparé dans les panaches de couche limite des trois régions d’intérêt à partir de l’évaluation de l’état photo stationnaire, des régimes chimiques, de la réactivité potentielle des COV mesurés par le spectromètre de masse à transfert de protons (PTR-MS) embarqué et de la production de photo-oxydants au cours du transport. L’état photo-stationnaire est atteint aux abords des panaches avec un rapport de Leighton proche de l’unité. Aux moyennes latitudes, le régime chimique de production d’ozone dans les panaches est sensible aux COV tandis qu’en Afrique de l’Ouest les deux régimes coexistent (NOx ou COV-sensible). La distribution des COV dans les panaches est relativement homogène dans les trois régions, dominée par les COV oxygénés à hauteur de 70%. En pondérant par la réactivité, les COV biogéniques dominent largement la réactivité vis-à-vis du radical OH et la production potentielle d’ozone. La production d’oxydants (O3 +NO2) et de COV oxygénés est observée et quantifiée au cours du transport du panache parisien.