Evaluation de l’effet d’un complément alimentaire sur la stabilité de l’écosystème intestinal et les biomarqueurs de l’inflammation chez le cheval soumis à un stress
Auteur / Autrice : | Axelle Collinet |
Direction : | Véronique Julliand, Pauline Grimm |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance le 10/12/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Procédés Alimentaires et Microbiologiques (PAM) (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Benoit Chassaing |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Hillon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcio Costa, Pauline Anton-Gay |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La stabilité de l’écosystème bactérien du gros intestin du cheval peut se rompre sous l’effet de facteurs de stress environnementaux. Parmi ces facteurs, l’administration de l’antibiotique triméthoprime sulfadiazine et l’introduction brusque d’un régime riche en amidon sont deux facteurs de risque de dysbiose et de maladies inflammatoires intestinales comme les diarrhées, les colites et les coliques chez le cheval. Le développement d’une dysbiose serait incriminé dans la survenue d’une réponse inflammatoire et dans la modification de la perméabilité et de l’intégrité de la muqueuse intestinale. Deux essais expérimentaux in vivo ont été menés chez des chevaux adultes en bonne santé soumis aux deux facteurs de stress identifiés précédemment. L’objectif était d’étudier les modifications de l’écosystème bactérien fécal et les conséquences sur la réponse inflammatoire et la perméabilité de la muqueuse intestinale par l’intermédiaire de biomarqueurs sanguins et fécaux. Dans chacun des essais, les effets préventifs potentiels d’une supplémentation avec Lactobacillus acidophilus, Ligilactobacillus salivarius et Bifidobacterium lactis ont été étudiés. L’utilisation d’une approche holistique et multidisciplinaire, combinant des approches culture dépendante et indépendante, a mis en évidence l’apparition d’une dysbiose deux jours après l’initiation des facteurs de stress. Trois caractéristiques de la dysbiose, communes aux deux facteurs de stress, ont été identifiées : la diminution de la richesse et de la diversité de l’écosystème bactérien, la diminution des microorganismes commensaux bénéfiques et l’augmentation des microorganismes pathobiontes opportunistes. Les taxons fibrolytiques Fibrobacteraceae, Lachnospiraceae, Ruminoccocaceae et la fonction cellulolytique étaient les plus impactés. Un retour progressif à l’état initial de l’écosystème bactérien a été observé deux à neuf jours après la fin de l’exposition aux facteurs de stress. La mesure conjointe des concentrations sanguines en lipopolysaccharides et en cytokines, ainsi que des concentrations fécales en lipocaline et en immunoglobulines A sécrétoires a souligné que la dysbiose a induit une réponse inflammatoire locale et systémique qui a altéré la perméabilité intestinale. Leur corrélation aux paramètres de l’écosystème bactérien a confirmé l’intérêt de leur utilisation comme biomarqueurs de la réponse inflammatoire et de la perméabilité in vivo chez le cheval. La supplémentation avec le mélange de bactéries probiotiques lactiques a stabilisé les concentrations fécales en immunoglobulines A sécrétoires et en acide isovalérique lors de l’administration de l’antibiotique. Cette même supplémentation a stabilisé la diversité bactérienne et l’abondance relative du taxon potentiellement pathobionte Streptoccocus, pendant le régime riche en amidon. L’administration du complément alimentaire a également favorisé l’abondance relative du taxon amylolytique Succinivibrio en réponse à l’introduction brusque du régime alimentaire riche en amidon puis a été vecteur d’une recolonisation précoce de taxons fibrolytiques appartenant aux familles Lachnospiraceae et Ruminoccocaceae après la fin du régime riche en amidon. Bien que les effets ont divergé en fonction du facteur de stress appliqué, la supplémentation avec L. acidophilus, L. salivarius et B. lactis a semblé bénéfique à l’écosystème du gros intestin et à l’intégrité de la muqueuse intestinale in vivo chez le cheval.