Thèse soutenue

Effet anti-tumoral du GTN +/- doxorubicine dans le cancer du sein triple négatif : implication du système immunitaire

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Auteur / Autrice : Nesrine Mabrouk
Direction : Catherine Paul
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie et biologie moléculaire
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Immunologie et Immunothérapie des Cancers (Dijon)
Jury : Président / Présidente : Dominique Delmas
Examinateurs / Examinatrices : Mickaël Rialland, Benjamin Gibert
Rapporteur / Rapporteuse : Véronique Braud, Marie-Cécile Michallet

Résumé

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Le cancer du sein (CS) est une maladie hautement complexe, hétérogène et multifactorielle. Comparé aux autres sous-types, le cancer du sein triple négatif (CSTN) représente l'un des stades les plus avancés de la maladie, et se caractérise par une forte hétérogénéité inter et intra-tumorale et une charge mutationnelle élevée, rendant les traitements très difficiles et inefficaces. L’absence d’expression des récepteurs aux œstrogènes, à la progestérone, et l’absence de surexpression du récepteur HER2, fait des chimiothérapies (exemple : la doxorubicine) adjuvantes ou néo adjuvantes, le traitement de référence chez les patients atteints de ce type de cancer. Malheureusement, le taux de réponse anatomopathologique complète en réponse à ces chimiothérapies, dépasse rarement les 50 % avec un bénéfice à long terme qui touche uniquement 30 à 50% des malades. Le laboratoire LIIC dans lequel j’ai effectué ma thèse a comme objectif de montrer qu’un donneur de monoxyde d’azote (NO), le glycéryl trinitritrate (GTN), médicament utilisé en cardiologie, peut améliorer l’efficacité thérapeutique des chimiothérapies anti-cancéreuses. Le but de mon projet de thèse consistait donc à déterminer si l’association du GTN à la doxorubicine pouvait potentialiser l’activité anti-tumorale de cette chimiothérapie dans le CSTN, et de déterminer le mécanisme par lequel cette combinaison agit en mettant l’accent sur le microenvironnement immunitaire en général, et plus particulièrement sur les cellules myéloïdes immunosuppressives, les MDSCs.Les résultats ont montré que l’association du GTN à la doxorubicine améliorait significativement l'efficacité anti-tumorale de cette dernière, dans un modèle de CSTN induit par l’injection de cellules mammaires 4T1. Cet effet est dû, en partie, à la capacité du GTN à augmenter la différenciation des LTCD4+ vers le sous-type anti-tumorale Th1, à augmenter le recrutement intra-tumoral des cellules CD8+/PD-1+ et des G-MDSCs sous-exprimant PD-L1. Cependant, le mécanisme principal par lequel le GTN agit repose essentiellement sur sa capacité à reprogrammer, en présence des ROS, ces G-MDSCs en faveur d’une diminution de leur activité immunosuppressive. En effet, les résultats ont révélé que le GTN, via la S-nitrosylation de STAT5, était capable de moduler le métabolisme lipidique, dépendant de la protéine FATP2 (Fatty Acid Transport Protein 2) de ces cellules. Ainsi une diminution de FATP2, ainsi que de tous les composants faisant partie de la voie de signalisation de cette protéine, en amont (STAT5) et en aval (PGE2), a été observée en réponse au GTN +/- doxorubicine. Tous ces effets étaient inhibés en présence d’un inhibiteur de ROS, la N-acétyl cystéines (NAC). La NAC retardait également considérablement la progression tumorale lorsqu’elle est associée à la combinaison doxorubicine / GTN.Ce travail, basé sur l’utilisation de deux molécules couramment utilisées en clinique, ouvre sans conteste une nouvelle perspective de traitement pour les patientes atteintes d’un cancer TN et cette combinaison pourra être rapidement proposée aux cliniciens.