Thèse soutenue

L’étude d’un territoire de frontière : la nécropole de Casalfiumanese dans le cadre du peuplement des vallées des Apennins de Romagne entre la période orientalisante et l’époque archaïque tardive

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Auteur / Autrice : Elena Frigerio
Direction : Stefan WirthArianna EspositoMarta Rapi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie, terre, histoire, sociétés (ARTEHIS) (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Thierry Lejars
Examinateurs / Examinatrices : Stefan Wirth, Arianna Esposito, Marta Rapi, Réjane Roure, Eugène Warmenbol, Luca Tori
Rapporteurs / Rapporteuses : Réjane Roure, Eugène Warmenbol

Résumé

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Le travail de thèse porte sur l’étude d’un corpus d’objets datés de l’Age du Fer découverts dans la commune de Casalfumanese, en Italie, au sud-ouest d’Imola, dans la région Emilia-Romagna. Ces objets sont aujourd’hui conservés dans les dépôts du Musée Archéologique de Bologne.La première découverte accidentelle de ce mobilier a eu lieu en 1895 lors de travaux agricoles réalisés dans la ferme Malatesta ; les fouilles ont ensuite été menées par le propriétaire du terrain. Successivement, d’autres recherches clandestines continuèrent sans qu’aucune véritable exploration archéologique ne soit malheureusement menée sur le site. Les objets ainsi récupérés, pour la quasi-totalité en bronze ; intègrent alors à plusieurs reprises les collections du Musée Archéologique de Bologne par le biais de saisies, ventes ou donations.Le premier chapitre de la thèse est consacré à la reconstitution des événements relatifs aux découvertes à travers l'analyse de toute la documentation d'archives qui a pu être récupérée et qui a été transcrite intégralement. La consistance réelle du lot a pu être ainsi établie en éliminant ce qui avait été confondu lors des différents recollements.L'analyse du mobilier (dont le catalogue exhaustif occupe le deuxième chapitre) montre que les objets proviennent de contextes funéraires appartenant à deux horizons chronologiques différents : un plus ancien, daté à la période orientalisante, et un plus récent contemporain de la phase « Certosa » attestée à Bologne.Si les riches témoignages archéologiques des VIIIe et VIIe siècles avant J.-C. à Bologne et Verucchio ont fourni un cadre assez précis pour contextualiser les attestations les plus anciennes, l’étude des objets plus récents reste problématique. Ces derniers, tout comme le mobilier provenant d’autres sites voisins, ont été initialement considérés comme une preuve de l'arrivée des Celtes en Italie. Néanmoins, deux éminents chercheurs italiens ont proposé dans les années 1970 de relier la ferme Malatesta à Casalfiumanese et les autres sites de Romagne plutôt aux Ombriens, peuple que l'historiographie ancienne place dans les régions situées au nord du Pô (la question est détaillée dans le troisième chapitre).Dans le but d'approfondir cette dernière interprétation, qui a trouvé depuis un large consensus, le quatrième chapitre de la thèse a été consacré à l'exposition des principaux contextes romagnols qui sont aujourd'hui définis comme ombriens, en accordant une attention particulière à la nécropole de Montericco di Imola.Enfin, dans le cinquième et dernier chapitre, après avoir décrit et analysé les caractéristiques propres à cet ensemble d’objets très cohérent, la question de l'attribution ethnique a été abordée, en prenant en compte les hypothèses méthodologiques actuellement en vigueur. Sur la base de ces dernières, et étant donné l'absence d'éléments qui certifient un lien indiscutable entre les témoignages archéologiques de la Romagne et les Ombriens, nous avons conclu qu'il convenait d'abandonner cette attribution ethnique. Les objets étudiés relèvent ainsi d’une facies archéologique ayant des connexions avec l'ensemble du monde centre-italique et non seulement avec un peuple défini comme tel dans l'histoire et à une époque suivante celle qui fait l'objet de l'examen.