Le recours au dialogue avec les parties prenantes dans l'exercice de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) : proposition d'une typologie
Auteur / Autrice : | Jade Glaeula Padou mboulou |
Direction : | Angèle Renaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 10/12/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches en gestion des organisations (CREGO) (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Samuel Mercier |
Examinateurs / Examinatrices : Angèle Renaud, Sandrine Berger-Douce, Christophe Godowski, Jean-Luc Petitjean | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sandrine Berger-Douce, Christophe Godowski |
Résumé
Depuis les travaux de Freeman (1984), le dialogue avec les parties prenantes est devenu un thème central dans le champ de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) (Bonnafous-Boucher & Pesqueux 2006; Brown & Dillard 2015; Brown et al. 2020). Ce dialogue est fortement encouragé par les référentiels internationaux (norme ISO 26000, GRI, IIRC, AA1000SES, Principes de l’OCDE), qui le décrivent comme un outil visant à éclairer les décisions des organisations et devant permettre aux parties prenantes de faire entendre leur point de vue.Si le concept de dialogue est omniprésent dans la littérature, le recours au dialogue comme dispositif de gestion est pourtant peu questionné et documenté dans les études scientifiques. Comment le dialogue est-il organisé par les entreprises ? Quels sont les rôles des parties prenantes ? En effet, les types de dialogue et les rôles des acteurs dans les processus décisionnels sont rarement traités par les auteurs en gestion. Or ces éléments sont nécessaires pour comprendre et rendre compte de l’exercice de la RSE. Pour combler ce manque, cette thèse vise à enrichir la littérature en mettant en lumière les modalités du déploiement du dialogue avec les parties prenantes dans les démarches de responsabilité sociale des entreprises.Pour ce faire, nous mobilisons la théorie du dialogue notamment les travaux sur l’apprentissage dialogique (Freire 1972) et l’engagement dialogique (Thomson & Bebbington 2004, 2005; Bebbington et al. 2007a,b; Bebbington & Dillard 2007).Une enquête qualitative est menée auprès de 16 grandes entreprises françaises, de secteurs d’activité variés, qui sont engagées dans un processus dialogique avec leurs parties prenantes. Elle repose sur 20 entretiens semi-directifs (menés avec des responsables RSE et leurs parties prenantes externes) et 370 documents collectés sur une période de 5 ans de 2015 à 2020 (dont 170 rapports RSE et rapports intégrés d’environ 200 pages chacun). Ce corpus de données a été analysé avec les logiciels NVIVO11 (analyse de contenu) et IRAMUTEQ 0.7 alpha 2 (analyse des données textuelles).Les résultats de la recherche mettent en exergue une diversité de modalités de dialogue et des rôles plus ou moins importants attribués aux parties prenantes dans les processus de décisions des entreprises. Il en découle dès lors une typologie de dialogue (dialogue collaboratif, discussion libre, regroupement d’experts et enquête de satisfaction) et des rôles spécifiques des parties prenantes (rôles de conseiller, d’expert et de collaborateur). Ces résultats montrent également que des initiatives collaboratives sont fortement influencées par l’engagement du dirigeant.Ils permettent in fine de tirer des enseignements d’ordre théorique et managérial sur le déploiement de la RSE.