Méthodes de calcul rigoureuses pour comprendre le comportement statistique des systèmes dynamiques aléatoires
Auteur / Autrice : | Luigi Marangio |
Direction : | Christophe Guyeux, Stefano Galatolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Informatique |
Date : | Soutenance le 27/04/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences pour l'ingénieur et microtechniques (Besançon ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : FEMTO-ST : Franche-Comté Electronique Mécanique Thermique et Optique - Sciences et Technologies (Besançon) - Franche-Comté Électronique Mécanique- Thermique et Optique - Sciences et Technologies (UMR 6174) / FEMTO-ST |
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Sandro Vaienti |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Guyeux, Stefano Galatolo, Sandro Vaienti, Wael Bahsoun, Isaia Nisoli | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sandro Vaienti, Wael Bahsoun |
Mots clés
Résumé
En 2019, on estime que la quantité de données numériques dans le monde est de 40 zettabytes, soit 40 fois le nombre d'étoiles observables dans l'univers. Il est évidemment impossible de fournir une estimation précise de cette quantité, mais si l'on regarde notre société, il n'est pas difficile d'imaginer qu'il en soit ainsi. La gestion de cette quantité de données et d'appareils numériques est un énorme défi pour l'humanité, impliquant pratiquement tous les domaines de la connaissance, de la métallurgie à l'éthique. Il se pose alors spontanément la question de savoir si, malgré leur complexité intrinsèque, il est possible de comprendre, dans un certain sens, l'évolution de ce type de systèmes complexes. Cette question se situe naturellement dans le domaine des mathématiques, et l'une des techniques actuellement utilisées pour modéliser un phénomène observable consiste à décrire l'évolution d'un système par l'évolution d'un certain processus stochastique, un système dynamique aléatoire. L'objectif de cette thèse est d'essayer de répondre à la question suivante : étant donné un système dynamique aléatoire, sommes-nous capables de prédire (et non pas seulement de simuler) son comportement à long terme ? Si je mets une goutte d'encre noire dans un verre d'eau, les interactions à court terme entre ces deux liquides sont imprévisibles. Cependant, nous pouvons tous dire avec certitude qu'après un temps suffisant, l'eau et l'encre se mélangent complètement, le verre est rempli d'un liquide gris, le système aura atteint son état d'équilibre.L'exemple qui vient d'être exposé, peut être formalisé de plusieurs façons, l'une d'entre elles est de considérer un certain opérateur défini sur les espaces appropriés, qui fait correspondre les mesures aux mesures, et de prouver par exemple que cet opérateur admet comme point fixe la mesure de Lebesgue correctement normalisée (l'état d'équilibre). Ce type d'opérateurs, appelés Opérateurs de Transfert, sont des opérateurs linéaires définis sur des espaces de Banach appropriés, et font l'objet de l'étude de cette thèse.Un opérateur de transfert associé à un système dynamique décrit l'évolution des densités en fonction de la dynamique (dans l'exemple précédent, la goutte d'encre que l'on peut modéliser avec un delta de Dirac, évoluera dans la mesure de Lebesgue). Sous des hypothèses appropriées, ces opérateurs de transfert admettent des points fixes, qui sont les mesures stationnaires du système, et notre but est de calculer ces points fixes, qui représentent le comportement statistique du système considéré après un long moment.Malheureusement, dans de nombreux cas, même simples, le calcul de la mesure stationnaire, ou mieux, de sa densité par rapport à la mesure de Lebesgue, ne peut être abordé de manière analytique. La stratégie que nous suivons consiste donc à faire une approximation rigoureuse de ces densités ; nous remarquons l'importance du fait que nous sommes intéressés à avoir des estimations quantitatives rigoureuses, et non à simuler numériquement un système. Le noyau central de cette thèse interdisciplinaire est d'utiliser des idées mathématiques qui nous permettent d'avoir une estimation explicite des erreurs liées à ces approximations rigoureuses, combinée à une mise en œuvre informatique précise, ce qui conduit à avoir des théorèmes quantitatifs prouvés à l'aide d'un ordinateur.