Thèse soutenue

Le corps en images à l’école : l’ortho-figuration corporelle dans les méthodes de lecture (1880-1960)
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Auteur / Autrice : Lucas Profillet
Direction : Christian VivierSébastien Laffage-Cosnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport
Date : Soutenance le 08/12/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire culture, sport, santé, société (C3S) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Pascale Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Christian Vivier, Sébastien Laffage-Cosnier, Pascale Garnier, Laurent Gutierrez, Anne Marcellini, Bertrand Tillier, Anne-Marie Chartier
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Gutierrez, Anne Marcellini

Résumé

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Les méthodes d’apprentissage de la lecture sont des objets culturels et scolaires incontournables. En France, depuis la fin du XIXe siècle, ces livrets accueillent de nombreuses illustrations, relatives à une multitude de thématiques. À l’interface d’enjeux et de contextes variés, les images de plusieurs centaines de ces manuels, publiés entre 1880 et 1960, révèlent de foisonnantes et complexes représentations du corps. Les vignettes qui mettent en scène des activités physiques (sports, jeux, gymnastiques, etc.) sont des ressources formidables pour appréhender les imaginaires corporels déployés pour l’éducation des enfants. Toutefois, leur existence ne va pas de soi. En effet, se pose alors la question de l’acceptabilité et de la légitimité des illustrations des pratiques physiques, ludiques et sportives dans des livrets servant à l’apprentissage de la lecture. Ces images montrent des corps dont les apparences et les actions sont minutieusement mises en scène. De plus, ces illustrations doivent se conformer aux finalités liées aux apprentissages et à l’éducation des enfants, mais aussi à un certain ordre social, politique et culturel fantasmé par les adultes qui élaborent ces méthodes. Ainsi, de 1880 à la fin des années 1910, les images du corps et des activités physiques sont marquées essentiellement par leur austérité. Au cours de l’Entre-deux-guerres, les illustrations des formes corporelles sont tiraillées entre cette forme de représentation et un modèle qui, dès la fin des années 1930 jusqu’à l’aube des années 1960, accentue le caractère récréatif de ces images du corps. Cependant, entre inerties et ruptures, cette étude doctorale montre que ces transformations sont plus nuancées et moins opposées qu’il n’y paraît. L’analyse propose de plonger au cœur d’une dynamique mouvante, d’un processus de réinventions successives de figurations toujours orthodoxes, d’« ortho-figurations » corporelles qui, de manière variable selon les époques, conjuguent des motifs contraires : la sévérité et le plaisir, le sérieux et le divertissement, la disciplinarisation et l’émancipation, etc.