Thèse soutenue

Avoir une peau : du corps-palimpseste à la peau-enveloppe chez Russell Banks, Pedro Almodovar, Richard Morgan et Gillian Flynn

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Auteur / Autrice : Clémence Mesnier
Direction : Laurence Dahan-Gaida
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 04/02/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de soutenance : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Christine Baron
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Dahan-Gaida, Christine Baron, Bernard Andrieu, Adrienne Boutang, Anne Chassagnol
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Baron, Bernard Andrieu

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans Totalité et infini (1971), Emmanuel Lévinas affirme que « l’être est extériorité : l’exercice même de son être consiste en l’extériorité⁠ ». C’est en prenant appui sur cette attention portée à la surface, à partir de la fin du XXème siècle, que nous envisagerons une réflexion autour de la peau et de son appropriation littéraire et cinématographique. Pourquoi les images de l’enveloppe et du palimpseste élaborent-elles des réseaux signifiants propres à la modernité ? En quoi la peau est-elle une interface cristallisant la tension entre une injonction à l’exposition et une aspiration à la transparence ? Obéissant à une approche comparatiste, cet objet sera mis à l'épreuve d'un corpus d’œuvres contemporaines dévoilant les dysfonctionnements de la peau à l’ère moderne. À travers Lost Memory of Skin (Russell Banks, 2011), Sharp Objects, (Gillian Flynn, 2006), Altered Carbon, (Richard Morgan, 2003), et La Piel que habito (Pedro Almodovar, 2011), il s’agira de découvrir en quoi la peau constitue la métonymie d’une condition existentielle incarnée. Ces œuvres absorbent et font résonner les savoirs de la peau. Il s’agira de voir comment la peau constitue en soi un langage, une forme d’expressivité propre, comment elle se constitue en une entité appropriée à la fois aux métaphores et aux discours experts. Chacune de ces œuvres met ainsi en scène une stratification du corps par l’enveloppe, ainsi que le passage transgressif qui circule de l’intérieur à l’extérieur (et vice-versa), ouvrant le corps aux mutations et aux métamorphoses. La littérature soulève ainsi des questions esthétiques, d'ordre méta-poétique, qui sont inséparables de questions éthiques et épistémologiques, justifiant ainsi une approche transdisciplinaire au confluent de la littérature, de la philosophie et des savoirs du vivant. Nous engagerons une réflexion épistémocritique, considérant la littérature comme un dispositif de connaissances participant à la diffusion de savoirs scientifiques via les réagencements textuels.