Anatomie morphologique et fonctionnelle du système trigéminal : cibles thérapeutiques dans les douleurs cranio-faciales irréductibles
Auteur / Autrice : | Louis-Marie Terrier |
Direction : | Christophe Destrieux, Lilla Zollei |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 23/11/2021 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imagerie et cerveau (Tours) |
Jury : | Président / Présidente : Denys Fontaine |
Examinateurs / Examinatrices : Elodie Chaillou, Nouchine Hadjikhani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Ducros |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les céphalées représentent l'une des plaintes douloureuses les plus fréquentes dans la population générale, et sont responsable de répercussions sévères aussi bien dans le domaine familial, professionnel que social. Selon une étude de 2010 sur la morbidité dans le monde (the Global Burden of Disease Study 2010), les céphalées de tension et les migraines étaient les deuxièmes et troisièmes pathologies les plus fréquentes après les caries dentaires. La classification internationale des céphalées (ICHD-3) identifie plus de 300 types de céphalées, subdivisées en 3 catégories principales : les céphalées primaires (pathologies en elles-mêmes, causées par des mécanismes physiopathologiques indépendants d'autres pathologies), les céphalées secondaires (liées à d'autres pathologies), et les neuropathies et douleurs faciales (secondaires à une lésion ou pathologie du système nerveux somatosensoriel).La physiopathologie exacte des céphalées reste inconnue, et certains patients sont en échec thérapeutiques. Nous avons focalisé cette thèse sur l'étude anatomique du système trigéminal, qui constitue l'élément anatomique commun à toutes ces douleurs.Dans une première partie, nous présentons une synthèse des connaissances sur le système trigéminal, depuis les données anatomiques anciennes aux dernières publications (études immunohistochimiques, de neuroimagerie). Le système trigéminal est ainsi considéré comme le principal acteur de l'innervation nociceptive du crâne et du cerveau, et constitue le support anatomique commun à toutes les douleurs cranio-faciales. La dure mère, ses vaisseaux, et les artères proximales du cerveau étaient considérés comme étant les seules structures intracrâniennes douées de nociception. De récentes études ont suggéré que de plus petites artères du cerveau, et potentiellement la pie père, étaient également sensibles à la douleur. Ces nouveaux éléments étendent considérablement le territoire du système trigéminal zn comparaison à ce qui était admis jusqu'à récemment.Par ailleurs, les fibres nerveuses du système trigéminal présentent une organisation très spécifique, avec un regroupement des fibres selon leur origine topographique et fonctionnelle depuis le nerf trijumeau jusqu'au cortex somesthésique.Dans une seconde partie, nous étudions comment améliorer le contrôle de la douleur, via des cibles thérapeutiques basées sur l'organisation complexe du système trigéminal.La troisième partie propose une étude anatomique originale concernant la localisation où les fibres nociceptives innervant le cerveau et ses artères (système trigémino-vasculaire) rejoignent le nerf trijumeau. Nous avons testé différentes préparations anatomiques et méthodes d'imageries (OCT), pour finalement se focaliser sur une petite zone du sinus caverneux, où il existe un contact étroit entre l'artère carotide interne et le nerf ophtalmique. Cette étude s'est faite par microdissection couplée à l'histologie.Dans la dernière partie, nous défendons la neurotomie partielle du nerf trijumeau chez les patients présentant une névralgie du trijumeau en échec thérapeutique. Cette approche lésionnelle est basée sur l'organisation topographique et fonctionnelle des fibres nerveuses au niveau du segment juxtapontique du nerf trijumeau.Cette thèse démontre ainsi l'intérêt de décrire avec précision l'organisation complexe du système trigéminal, afin de mieux comprendre la physiopathologie des céphalées, en améliorer le diagnostic et pouvoir proposer des traitements innovants aux patients.