Le système CRISPR-Cas de type II-A des souches hypervirulentes de Streptococcus agalactiae : rôle et spécificités
Auteur / Autrice : | Adeline Pastuszka |
Direction : | Philippe Lanotte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 15/09/2021 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Infectiologie et santé publique (Tours) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Poyart |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Horvath, Sylvain Moineau, Virginie Hervé | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Payot-Lacroix, David Bikard |
Résumé
Les systèmes CRISPR-Cas représentent un mécanisme important de défense développé par les bactéries, composés de deux grandes régions : le locus CRISPR, constitué d’unités repeat-spacer et l’opéron cas, codant les protéines effectrices du système. S. agalactiae, pathogène humain majeur de la période néonatale et pathogène émergent chez l’adulte, possède un système CRISPR1, de type II-A, composé des gènes cas9, cas1, cas2 et csn2. Des travaux préliminaires ont amorcé l’ébauche d’un lien entre la virulence de cette bactérie, associée principalement aux souches de ST17 et la fonctionnalité de son système CRISPR1-Cas. En effet, ces souches hypervirulentes possèdent significativement moins de spacers que les souches des autres lignées phylogénétiques. Afin d’expliciter ces différences, nous avons centré notre travail sur l’étude de la région promotrice en amont de l’opéron cas. L’alignement des séquences de cette région a mis en évidence une délétion de 103 paires de bases chez les souches de ST17, entrainant la disparition du promoteur de l’opéron cas. L’expérience de fusion transcriptionnelle confirme l’absence d’activité de ce promoteur chez ces souches, corroborée par l’analyse par RT-PCR quantitative, qui montre une expression très faible de cas9. Alors que ces résultats confortent l’hypothèse d’un système CRISPR1-Cas moins actif chez les souches de ST17, l’expérience d’interférence réalisée par la suite, a montré que le système semble tout de même conserver sa capacité de mécanisme de défense vis à vis d’une séquence nucléotidique déjà acquise. De même, nous avons démontré pour la première fois in vitro, la capacité d’intégration de nouveaux spacers au sein du locus CRISPR1 des souches de ST17. Nous avons attribué la fonctionnalité du système CRISPR1-Cas chez les souches hypervirulentes à la présence d’un autre promoteur, Psrn036, situé en amont de l’opéron cas, suffisant et essentiel pour sa transcription. De plus, nous avons également montré que ce promoteur était régulé par CovR, le régulateur majeur de virulence chez S. agalactiae, pouvant potentiellement expliquer les différences observées entre le faible niveau de transcription des gènes cas et l’efficacité du système chez les souches hypervirulentes du ST17. Il semble donc exister des mécanismes de régulation du système CRISPR1-Cas de S. agalactiae, spécifiques des lignées phylogénétiques, pouvant participer à l’évolution de l’espèce et à son adaptation à l’Homme, en contrôlant par exemple la diversité génétique liée aux éléments génétiques mobiles.