Thèse soutenue

Interactions entre le système métacognitif et le système affectif/émotionnel chez une population adulte déficiente intellectuelle
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Auteur / Autrice : Suzanne Igier
Direction : Valérie Pennequin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 09/12/2021
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Psychologie des âges de la vie et adaptation (Tours ; 1990-...)
Jury : Président / Présidente : Évelyne Clément
Examinateurs / Examinatrices : Célia Maintenant, Amandine Dubois
Rapporteurs / Rapporteuses : Évelyne Clément, Sylvain Moutier

Résumé

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La performance dans une tâche cognitive est liée à diverses composantes comme la métacognition et les affects. En effet les compétences cognitives seules ne permettent pas d'expliquer les réussites ou non d'une personne pour une action. La composante métacognitive a été développée par Demetriou et Kasi, (2001), issue du modèle de Flavell (1987). C'est sur ce modèle que nous avons choisi d'appuyer notre travail de thèse. La métacognition peut se définir comme la capacité d'un individu à connaitre son propre fonctionnement. A partir de cette connaissance, il peut donc s'améliorer d'une fois sur l'autre. Plus spécifiquement, nous nous sommes arrêtés sur les expériences métacognitives qui sont les parties affectives de la métacognition, c'est-à-dire les ressentis face à une tâche à partir de ses expériences antérieures. En parallèle, nous nous sommes attardés sur le système affectif et émotionnel d'un individu. Afin de prendre en considération l'ensemble de ces facteurs nous nous sommes appuyés sur le modèle BACEIS (Behavior Attitudes, Cognition and the Environment), créé par Hartman & Sternberg (1992) qui regroupe les composantes cognitives, métacognitives, affectives mais également environnementales qui vont participer à la réussite dans une tâche cognitive.Cette étude se propose d'évaluer les interactions entre le système métacognitif et le système affectif/émotionnel, plus spécifiquement chez une population adulte déficiente intellectuelle modérée à sévère. En effet, si des études antérieures démontrent des difficultés en performances cognitives pour ces personnes, pour autant, peu d'entre elles se sont arrêtées sur les autres facteurs explicatifs possibles. L'objectif général est donc de déterminer si cette population présente une réelle déficience ou plutôt une inefficience cognitive qui pourrait, pour partie, être l'objet de remédiation cognitiveAfin d'observer le fonctionnement global de ces individus nous avons choisi de développer 5 études complémentaires qui évaluent plusieurs composantes du modèle BACEIS. Les liens sont donc étudiés entre la métacognition, la cognition, les émotions, les attitudes, le contexte, et la familiarité avec le professionnel. Les résultats de ces études confortent l'idée générale que nous avions envisagée, à savoir que les participants présentent, certes, des difficultés cognitives, mais que d'autres facteurs sont à prendre en considération. En effet, nous retrouvons un sentiment de bien-être élevé dès lors que cette population est en relation duelle empathique et qu'elle partage une tâche (même si celle-ci est complexe). Leurs stratégies de coping (régulation émotionnelle) sont inefficientes, tout comme leurs expériences métacognitives, ne leur permettant pas d'améliorer leurs performances ou de prendre conscience de leur fonctionnement d'une fois sur l'autre. Le fait d'être avec un expérimentateur familier permet à la fois d'améliorer leurs performances mais aussi certains de leurs comportements pro-sociaux. Enfin, leurs expressions émotionnelles sont liées à leurs niveaux de bien être. Cette thèse permet d'apporter de nouvelles connaissances quant au fonctionnement global des personnes déficientes intellectuelles modérées à sévères et ouvre des pistes de séances de remédiation cognitive qui pourraient améliorer leurs performances cognitives. Par ailleurs, elle contribue à mettre en avant une inefficience plus qu'une déficience globale. De futures études pourront être envisagées afin d'exploiter l'ensemble du système métacognitif (habiletés et connaissances) mais également le système externe BACEIS (impact du contexte socio culturel, familial).